Baradai, « l'occident soutient les régimes despotiques »

Publié le 02 avril 2010 par Tanjaawi

Mohamed Baradai, ex-directeur général de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) a indiqué dans une interview au journal britannique " the Guardian " que l'appui de l'occident aux régimes despotiques au Moyen-Orient encourage l'extrémisme musulman.

 


Il a déclaré que "l'idée selon laquelle la seule alternative aux régimes despotiques est le chef d'al-Qaïda Oussama Ben Laden et ses compagnons est erronée. La poursuite des politiques actuelles ferait, néanmoins, de sorte que cette prophétie se concrétise".
L'ex-directeur général de l'AIEA a encore indiqué : "je suis en train d'observer la radicalisation dans cette région du monde, et je comprends pourquoi ? Les gens ont le sentiment qu'ils sont exposés à la répression de la part de leur gouvernement. Ils sentent qu'ils sont victimes d'un traitement oppressant de la part du monde extérieur. Ils se réveillent le matin, et qu'est-ce qu'ils voient, des gens mitraillés et tués, tous des musulmans, en Afghanistan, en Irak, en Somalie, au Soudan et au Darfour".
Baradai, 67 ans, a estimé que "la politique de l'occident envers cette partie du monde a essuyé un échec cinglant", appelant à revoir cette politique.
Cette politique, a-t-il analysé, "n'est pas basée sur le dialogue, l'entente, le soutien à la société civile, l'affranchissement des peuples, mais sur le soutien des régimes despotiques, tant que le pétrole coule à flot".
Son souhait, a-t-il laissé entendre "n'est pas tant d'être un candidat aux présidentielles, que d'être un précurseur pour le changement en Egypte et dans la région arabe".
Mohamed Baradai est prix Nobel de la paix, qu'il a obtenu en 2005. Il est revenu au Caire après 12 ans passés à la tête de l'AIEA. Il a annoncé son intention de se présenter aux élections présidentielles de 2011 en Egypte, à condition qu'un amendement de la constitution soit opéré.
Baradai a lancé au cours de cette semaine en Egypte une campagne de terrain en vue de rallier l'opinion publique à ses idées et à sa politique réformiste, et ce après avoir multiplié ses appels pour la démocratisation du régime de Hosni Moubarak, qui dirige le pays depuis 29 ans et qui n'a pas annoncé s'il allait se présenter à un nouveau mandat ou non.
Ni Hosni Moubarak, ni son fils Jamal, ne se sont, par ailleurs, prononcés sur la succession au pouvoir qui occupe la rue égyptienne depuis bien longtemps.
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