Gueule ouverte, prête à mordre… le Crocodile est depuis plusieurs mois au centre d’une lutte féroce entre le plasticien Philippe Renou et la mairie de Bordeaux. Le jeune sculpteur bordelais, âgé de 32 ans, a réalisé cette œuvre « dentesque » dans le cadre d’une exposition collective qui s’est déroulée l’année dernière, de mai à août. Installée dans les jardins de l’Hôtel de Ville, cette sculpture a également participé au festival d’art contemporain Evento en octobre. En inox poli et verre coloré, mesurant 8 mètres de haut et pesant quelque 1 846 kilos, elle ne passe pas inaperçue. Mais ces « Dents de Juppé », comme les ont surnommées les Bordelais du nom de leur célèbre édile aux dents longues, sont désormais enlisées dans un marigot juridique. En cause : un différend financier opposant l’artiste à la ville sur le coût de l’œuvre et sur des dégâts qui lui auraient été infligés. Philippe Renou, qui a financé ce projet à l’aide de deux mécènes, estime son prix à 100 000 euros alors que la Ville ne lui en aurait remis que le Xe, soit 1 000 euros. De son côté, la mairie en appelle au résultat d’une expertise juridique qui ne devrait pas avoir lieu avant plusieurs mois. En attendant, l’artiste a mis la tête de son Croco à prix : 300 000 euros. Avis aux acquéreurs !