Le départ se fait de plus en plus proche, et ça sera loin, même très loin d’ici… mais alors, est-ce un simple voyage initiatique qui se destine uniquement aux arts martiaux, ou est-il doublé d’une autre raison, encore plus profonde ? La réponse me paraît aujourd’hui évidente, puisque cette envie de départ a tout d’abord été motivée par une irrésistible envie de changement, un besoin grandissant de quitter une société et un mode de vie que je déteste, qui ne me correspondent pas, ou ne me correspondent plus…
Comment tout cela a commencé ? C’est assez simple en fait ! Mes études ont été axées sur l’informatique, et après un DUT et une Licence Professionnelle, me voilà gratifié du titre de « développeur de logiciel », ce qui aurait du m’assurer un avenir radieux et rempli de joies matérialistes, d’excentricités égoïstes, le tout accommodé de samedi soir endiablés, de belles soirées alcoolisées, et j’en passe… car c’est ainsi que tout fonctionne ici, dans ce tourbillon sans fin qui aspire nos vies, pour les transformer en de vulgaires scénarios ratés et monotones, dans lesquelles la fin est déjà connues. Bienvenue sur Terre, gave toi, va à l’école, « sois bon où c’est la misère qui t’attend », réussi tes études, trouve toi un bon job, tu auras une belle carte bleue, ton petit chèque en fin de mois, un joli compte en banque, une superbe voiture, une grande maison, un mariage en ordre, des enfants et surtout, ne cherche pas à savoir qui tu es, ne te demande pas ce qu’est vraiment la « vie », oublie tes rêves, et marche pour le système, pour « Babylone », pour l’argent et rien d’autre !
Cet aperçu de ma façon de voir les choses s’arrête là, j’y reviendrai plus tard, mais c’est ainsi que cette envie de départ est née, lorsque, entouré de personnes déjà bien ancrées dans ce mode vie, et qui avaient presque planifié leur vie jusqu’à leur mort, je me suis rendu compte que je ne pourrai jamais y entrer, et qu’il n’était vraiment pas fait pour moi. Puisque je suis moi-même dans une certaine façon de vivre très matérialiste, que je possède moi aussi tout un tas de chose inutiles, qui m’encombrent, et que d’une certaine façon j’aime aussi ces jolies soirées hypocrites, le meilleur moyen de s’en détacher définitivement, c’est de tout quitter ! Besoin d’espace, d’une vie simple et sincère, entouré de gens qui vivent dans l’humilité et qui n’aspirent pas qu’à faire fortune ! Puisque le reste de l’Univers nous est pour l’instant caché, je pars à la découverte de cette planète, de ses beautés et des richesses (rien à voir avec l’argent bien sûr), en attendant que le voile se déchire. « Mais de quoi il parle celui-là ? », c’est ce que beaucoup se disent. Ça aussi, j’en reparlerai, en temps voulu.
Mais alors pourquoi la Chine pour commencer ? Il est vrai que ce pays n’est pas le moins matérialiste de tous aujourd’hui, et que la majorité des chinois aspirent à faire fortune, du moins pour ceux qui bougent vers les grandes villes. Mais c’est aussi un endroit riche en enseignements, avec certes quelques excentricités déroutantes, qui auront au moins le mérite de me faire goûter très rapidement à un nouveau style de vie. Un pays qui n’est pas majoritairement fait de villes immenses, mais de campagnes pittoresques, de coins de nature gigantesques, et de petites ethnies aux caractères authentiques. Je ne viens pas vous faire l’éloge du lieu alors que je n’y ai encore jamais mis les pieds, et je sais que tout n’y est pas rose, je ne vis pas dans un conte de fées, mais pour une personne qui a envie de s’échapper un peu de cette société morbide, et qui de plus est passionné par les arts martiaux, quel endroit pourrait mieux convenir que la Chine pour commencer le voyage ?
Damien Saez – J’accuse
Faut du gasoil dans la bagnole, La carte bleue dans la chatte,Faut de la dinde pour noël,
Faut bronzer pendant les vacances,
Faut du forfait, faut du forfait, Pour oublier la solitude, Faut des gonzesses à la télé,
Ouais faut des pilules pour bander.
Faut du gazon dans les tabacs, Il faudrait arrêter d’fumer,
La salle de sport sur des machines, Faut s’essouffler faut s’entraîner.
Faut marcher dans les clous, Faut pas boire au volant, Faut dépenser les p’tits sous,
Faut du réseau pour les enfants, Faut ressembler à des guignols, Faut que tu passes à la télé,
Faut rentrer dans les farandoles de ceux qui ont le blé…
J’me ballade dans les grandes surfaces, J’ai pas assez mais faut payer,
Je cours au gré des accessoires, Et des conneries illimitées,
Les gens parlent mal, les gens sont cons, Au moins tout aussi cons que moi,
A se faire mettre, à se faire baiser, Sûrs de s’faire enfanter,
Des bébés par des hologrammes, Des mots d’amour par satellites,
Mais ces connards ils savent pas lire, Ils savent même pas se nourrir,
Des OGM dans les biberons, Ouais c’est tant mieux, ça f’ra moins con,
Quand ils crèveront en mutation, Des grippes porcines sur des cochons.
Oh non l’homme descend pas du singe, Il descend plutôt du mouton !
Oh non l’homme descend pas du singe, Il descend plutôt du mouton !
Faut marcher dans les clous, Faut pas boire au volant, Faut dépenser ses p’tits sous,
Faut du réseau pour tes enfants, Faut ressembler à des guignols, Faut passer à la télé,
Faut rentrer dans les farandoles de ceux qui font le blé…
Il parait qu’il faut virer des profs, Et puis les travailleurs sociaux,
Les fonctionnaires qui servent à rien, Les infirmières à 1000 euros,
Faut qu’ça rapporte aux actionnaires, La santé et les hôpitaux,
Va t’faire soigner en Angleterre, Va voir la gueule de leurs métros !
Faut qu’on se fasse une raison, On a loupé nos transactions, On s’est laissés prendre le cul,
Par nos besoins, nos religions, Il faut foutre le portable aux chiottes,
Et des coups d’pioche dans la télé, Faut mettre les menottes à chaque présentateur du JT…
J’accuse !
Au mégaphone dans l’assemblée !
J’accuse ! J’accuse ! J’accuse !
Au mégaphone dans l’assemblée !
Faut du gasoil dans la bagnole,
La carte bleue dans la chatte,
Faut de la dinde pour Noël,
Faut bronzer pendant les vacances.
Faut du forfait faut du forfait,
Faudrait de l’herbe dans les tabacs,
La salle de sport sur des machines,
Faut s’essouffler faut s’entraîner.
J’me ballade dans les grandes surfaces,
J’ai pas assez mais faut payer,
Je cours au gré des accessoires,
Et des conneries illimitées,
J’me ballade dans les grandes surfaces,
J’ai pas assez mais faut payer,
Je cours au gré des accessoires,
Et des conneries illimitées.