« Le touriste » est un roman d’espionnage particulièrement brillant. Le personnage principal est Milo Weaver, un « touriste », c’est-à-dire un agent secret sans attache, changeant d’identité comme de mission et dont l’existence n’est connue que d’une poignée de dirigeants de la CIA. Mais contrairement à ce que l’on a pu lire dans de nombreux ouvrages du genre, cet espion n’est pas un héro sans peur ni reproche. C’est un être humain dont les traits sont particulièrement bien travaillés par l’auteur. Il est angoissé, en proie à un mal être chronique qui s’accompagne de tendances suicidaires. Il aspire à une vie plus rangée et témoigne de ses peurs et de ses doutes, sur son métier et sur ceux qui le commandent. Le tout est ainsi parfaitement moderne et inscrit dans l’ère du temps et des premières révoltes contre le conformisme du politiquement correct.
L’intrigue est d’une complexité haletante et Olen Steinhaueur parvient parfaitement à nous faire croire à la vraisemblance de ses inventions, à ce service du Tourisme et à son jargon bien spécifique, aux manipulations et autres rebondissements de cette histoire rocambolesque parfaitement saisissante. L’aventure est merveilleusement rythmée et tout est bien documenté : on voyage à travers l’Europe et les Etats-Unis et dans chaque ville, les détails géographiques et culturels renforcent cette notion de vraisemblance de l’intégralité du récit.
On rencontre de nombreux personnages, tous intéressants et plus complexes qu’ils n’y paraissent.
Les luttes de pouvoir entre agences de renseignements, au sein d’une même agence ou entre différents états par espions interposés sont également parfaitement dépeintes.
La bonne nouvelle : cet ouvrage est le premier d’une trilogie à venir. On a hâte de découvrir la suite.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble