Alors que le mineur de 17 ans qui a renversé accidentellement un gendarme militaire sur la route de Porto-Vecchio a été incarcéré à Borgo hier, Corsica Libera réagit ce soir par voix de presse.
Communiqué de Corsica Libera :
"A Portivechju, le quartier de « Pifano » a été récemment le théâtre d’incidents qui dans l’esprit ne manquent pas de rappeler la violence ordinaire qui sévit dans la périphérie des grandes villes françaises.
Pour protester contre une décision judiciaire qui ne leur convenait pas, un certain nombre de jeunes gens de ce quartier déshérité se sont manifestés par une révolte qu’il ne nous appartient pas de juger en tant que telle, mais qui s’inscrit en filigrane d’une revendication communautariste qui doit nous interpeller.
Il y a déjà longtemps, le mouvement national dont nous sommes issus avait dénoncé le risque de libanisation de la société corse, conséquence de l’installation de communautés distinctes, qui dans un premier temps devait servir les besoins de choix économiques basés sur l’agriculture et le tout tourisme. Au delà du bénéfice de l’exploitation de leur force de travail, pour les autorités françaises l’installation de ces communautés devait contribuer à amplifier le phénomène de colonisation de peuplement, en pensant que la marginalisation du peuple corse sur sa terre suffirait à régler la question nationale.
S’il n’en a rien été, le risque d’affrontements intercommunautaires dans lequel on voudrait nous enfoncer, lui, est bien réel. Or, en Corse, les corses, aujourd’hui comme hier, n’ont nulle vocation à former une communauté qui cohabiterait en harmonie ou en conflit avec d’autres.
Le peuple corse, fort de ses luttes passées et présentes est la seule communauté de droit sur sa terre. Comme il a su le faire tout au long de son histoire, il est toujours prompt à accueillir tous ceux, quelles que soient leurs origines, qui manifesteraient le désir de partager un destin commun. Mais il ne saurait en aucun cas renoncer à la moindre parcelle de son territoire et accepter de lui voir opposer des droits autres que ceux qui découlent de sa légitimité historique. Que ceci soit bien entendu. Le communautarisme est une voie sans issue.
Nous avons trop de respect pour les plus défavorisés pour ne pas les mettre en garde contre les tentations d’instrumentalisation dont ils font l’objet. Elles ont en commun de profiter d’une fragilité sociale, d’une perte de repères et du désespoir d’une jeunesse qui n’est pas responsable du sort qui lui est fait.
Pour Corsica Libara, le quartier de « Pifano » ne peut être ni abandonné ni subordonné aux manipulations politiques de tout acabit. Ses habitants ne constituent pas une réserve électorale. A l’inverse ils peuvent avec nous, à travers un souhait commun, partager notre volonté d’émancipation nationale et sociale de la Corse."