Socialistes, c’est une façon de parler, selon l’usage. « On sait ce que parler veut dire » disait Herriot. Ils sont les membres dirigeants du PS les plus invités à la télévision, au moins sur les
trois « grandes chaînes ». Manuel Valls, un habitué, François Hollande en lice pour 2012 et l’incontournable Moscovici. Ségolène Royal se fait plus rare et Benoit Hamon naturellement
puisqu’il est le porte parole du PS. Tous les autres ne portent que leur propre parole et entre eux il est difficile de connaître ce que veut le PS, tant les versions et les positions sont
différentes, sans compter les interprétations.
Dans la
forme, le registre est le même, lisse, poli et sans aucun relief. Ils n’apportent aucune originalité, sauf dans ce qu’ils ne disent pas, ou n’avouent pas. Des gentils garçons responsables et
sérieux et n’allez pas chercher du socialisme dans tout ça, du changement, des transformations, des combats, des luttes. Avec Moscovici, on commence sa nuit, pas besoin de somnifère, il n’y a
qu’à l’écouter . Un tempérament qui tempère et n’en fini pas de tempérer avec rien dedans, aucun contenu politique et rien de socialiste en dehors des faits divers de la politique de salon.
Avec Hamon, on a envie d’y croire puisqu’il est mandaté pour cela, tout en restant sur sa faim. Enfin Martine Aubry, la première secrétaire du PS, c’est clair, sauf à se demander s’ils sont tous
dans le même Parti. La retraite ? on ne sait pas, selon qui ? alors que la droite annonce la réforme à venir, chacun y va de la sienne et de Moscovici à Filloche, il y a un monde. La chose et son
contraire. Chaque courant du PS a bien une idée sur les retraites et mises bout à bout, elles couvrent bien tout l’éventail politique français. C’est une bonne façon de ne prendre aucun
engagement sur la question, ainsi la droite a le champ libre pour une contre réforme qui ne sera pas à faire une fois le PS au pouvoir.
Ils pourront ainsi dénoncer les privatisations comme celle de la Poste sans y revenir ensuite. En attendant cela leur permet de défiler avec les salariés, défiler seulement, la suite c’est une
autre paire de manches.
Ils ne sont pas dérangeants à la télé, ils sont même très sages jusqu’à l’endormissement . On invite toujours les enfants sages à la table des grands.
Les
socialistes et les vieux sociaux démocrates, les vrais, parlaient de socialisme , de transformation sociale, de luttes, de classes sociales. Ils avaient un contenu politique, une morale , des
repères et la force de s’indigner. Ils n’aspiraient pas à la reconnaissance par la bourgeoisie de leurs compétences et se moquaient bien de savoir si celle ci avait une quelconque considération
pour eux. Ils la combattaient, bien ou mal, ils faisaient face. Et oui, plaire ou ne pas plaire et à qui et pourquoi faire.
C’est vrai, le PS a gagné les
régionales, mais n’est ce pas plutôt la droite qui a perdu et sa politique repoussée par les électeurs. Un rejet plus qu’une adhésion. Pourtant au lendemain de l’élection les discours n’ont pas
changé alors qu’il reste à proposer autre chose qu’une politique UMPS et une autre politique à opposer à celle de la droite. Les invités de la télé ou les nouveaux marchands de sable, avec «
bonne nuit les petits ».