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Il y a des hommes qui poussent le sens du devoir au plus loin. Un jeune anesthésiste de 31 ans a mis fin à ses jours à Montpellier pour ne pas avoir supporté ses erreurs. Un mauvais dosage et un bébé de 6 mois se retrouve paralysé. Terrible erreur humaine que nous admettons dans notre quotidien mais pas dans celui d'un médecin. La vie est précieuse et pourtant l'homme est fragile. L'anesthésiste avait reconnu ses torts. Depuis janvier, il ne travaillait plus et attendait une réunion du comité des sages de son hôpital. Il ne s'est pas présenté. Et son corps a été retrouvé chez lui.
Ses collègues le décrivent comme un homme ouvert et généreux. Sûrement trop. Quand tant d'autres dorment sur ses deux oreilles, il ne supporte pas le mal qu'il a fait. Irréversible et pourtant compréhensible. Si l'on prend beaucoup de recul.
Nous portons tous en nous la capacité de reconnaître que nous n'avons pas bien fait. Mais quand les conséquences sont lourdes, quelle remise en cause? Il y a des hommes, des femmes que rien n'effleure. Sens perdu des responsabilités, toujours prêts à se défosser. Comme un enfant: "ce n'est pas moi, c'est lui". Il en y a d'autres qui grandissent et assument. Au point de choisir la mort. En ces temps où plus personne ne se bat en duel, ce sens de l'honneur peut surprendre. En tous cas émeut. Et interroge sur la profession de médecin. L'erreur est humaine, certes...