Paris sportifs | Association Amaury-Bwin et création de Sajoo.fr - interview du DG Christophe Blot

Publié le 02 avril 2010 par Sportbusiness360
Le groupe Amaury-bwin, rassemblé sous la bannière Sajoo.fr, fera sans doute partie du peloton de tête des nouveaux entrants sur le marché français. Un accord de titans passé entre le groupe media (L’Equipe, France Football et Le Parisien), qui est majoritaire et l’opérateur mondial.
iGaming France a interrogé Christophe Blot, directeur général de Sajoo, sur la stratégie marketing de la marque ainsi que sur les risques de conflits d’intérêts potentiels que posent d’être à la fois éditeur de presse, organisateur d’événements et opérateur.
LES MARQUES BWIN ET SAJOO NE RISQUENT PAS D’ÊTRE EN CONFLIT ?

Pour répondre à cette « bonne » question, Christophe Blot prend l’exemple du marché italien : « Depuis l’ouverture, les cinq premiers opérateurs en Italie sont des purs players locaux, au point que bwin a entrepris le rachat du n°1 Giocco Digitale. Cela valide le modèle qu’un acteur local est complémentaire d’un acteur international, cela permet de se partager des parts de marché différentes. Aussi Sajoo et bwin ne toucheront pas les mêmes clients ».
QUELS SERONT CES FAMEUX SEGMENTS DE MARCHÉ DE SAJOO ?

Christophe Blot explique que Sajoo est une marque française, basée en France et filiale d’un groupe français reconnu, qui s’intéressera avant tout et en priorité aux événements du marché français, par exemple les matchs de ligue 2 passeront avant ceux de la NBA.
Les cibles de Sajoo sont les « fans de sport » qui ne sont pas encore des joueurs de paris sportifs. Selon Christophe Blot, il y a encore un important potentiel de ce côté-là, il suffit pour cela de voir qu’il y a environ, aujourd’hui, 1 million de parieurs en ligne en France et près de 15 millions d’internautes uniques par mois qui se rendent sur les sites de sport. De quoi faire en effet.
« Sajoo vise cette audience-là et en tant que filiale du groupe Amaury, spécialiste n°1 français du sport, se considère plus légitimement compétente pour attirer ces joueurs que le PMU ou la FDJ, qui iront sur un créneau plus grand public », déclare Christophe Blot.
POURQUOI SAJOO ET NON PAS EQUIPEBET ?

Par souci de transparence et de respect de la légalité, le groupe Amaury a en effet choisi pour se lancer dans les jeux en ligne de créer une marque à part entière dont l’activité est parfaitement indépendante. « C’est pourquoi nous avons choisi le nom Sajoo et non pas Equipebet parce que l’Equipe est une marque media connue, et nous ne voulions pas faire d’amalgame entre les marques pour éviter tout risque de conflit d’intérêt », affirme le dirigeant de Sajoo.
Le groupe Amaury souhaitait aussi une marque générique qui englobe à la fois les paris sportifs et le poker, puisque Sajoo sera candidate aux deux licences. Christophe Blot confie également qu’il réfléchit à se lancer dans le turf, mais avec un partenaire pour répondre aux questions de liquidité.
Sur le marché des paris, Sajoo prévoit de miser considérablement sur le « Live betting » qui est le type de pari qui a la plus forte croissance en raison des possibilités qu’il offre en terme de « piment » et de combinaison de paris en temps réel même sur des matchs peu intéressants.
SAJOO POURRA-T-IL ANNONCÉ DANS LES MEDIA ET SUR LES ÉVÉNEMENTS DU GROUPE AMAURY ?

Christophe Blot rapporte que Sajoo sera en effet « un annonceur comme un autre » sur les media du groupe Amaury, mais par contre ne pourra pas offrir de paris sur les événements organisés par le groupe comme le Tour de France. Il ajoute pour éviter de confondre sponsoring et droit au pari, que le PMU qui est partenaire exclusif du Tour de France bloque la visibilité sur l’événement, mais le droit au pari sur le Tour de France doit nécessairement être accessible à l’ensemble des opérateurs, sauf pour Sajoo dans ce cas-là.
Concernant plus précisément le droit au pari, Christophe Blot rappelle qu’en tant que futur entrant il espère que ce droit sera un pourcentage prélevé sur la masse d’argent qu’un opérateur gagnera sur l’événement de manière à pouvoir avoir accès à ce doit au pari au même titre que des gros opérateurs comme la FDJ et le PMU.
Il précise que ce sera surtout sur le football qu’il y aura le plus de paris et le plus de discussions avec les « ayants droit » et qu’il faudra nécessairement qu’il n’ y ait aucune exclusivité, que tous soient soumis au même prix et que ce droit ne soit pas trop élevé. Enfin, qu’il n’y ait pas non plus de trop grands écarts de valeur entre des événements importants relatifs au football et des événements secondaires concernant d’autres sports.   [Via]