Ce week end, grande activité dans les rues lyonnaises : les guirlandes pourries sont de sortie, les lumières qui polluent vont bientôt briller pour le plus grand bonheur des consommateurs de fin d’année. On se plaignait de la place accordée à Halloween il y’a quelques années, mais au moins les gens ne sont pas dupes, c’est par pure nécessité économique que l’on “fête” cet évènement en France. Et Noël, fête Ô combien traditionnelle en France, a bel et bien perdu son âme, depuis longtemps déjà. Encore un mois et demi de déprime, vivement janvier.
Novembre est un mois pourri : c’est les jours qui raccourcissent, le froid qui arrive, les restos du coeur qui font la pub des Goldman, Robin et autres enfoirés en tout genre, c’est la Star Ac qui prépare son album de fin d’année pour remplir les poches de Pascal Nègre (vous savez, le patron d’Universal Music France, celui qui est contre les nouvelles formes de distribution de la musique mais qu’on n’a pas entendu au moment où sa maison mère dématérialisait son cataogue aux Etats-Unis)… Mais Novembre, c’est surtout le mois qui précède Décembre, le mois des préparatifs pour Noël : les spots de pub à ralonge à la téloche, les journaux qui gonflent à grand coup de double-pages Carrefour, les prospectus qui encombrent encore plus nos boîtes aux lettres, les dernières nouveautés technologiques inutiles qu’il faut absolument acquérir avant qu’elles ne soient bradées dans 2 mois, c’est les vollailles et les canards qu’on engraisse plus que de raison afin qu’ils tiennent plus de place dans nos poubelles le lendemain de Noël.
Et puis viendra décembre, où la frénésie consommatrice s’emparera même des porte-monnaie des plus hardcore résistants à la tentation capitaliste dans nos campagnes, où la folie va s’emparer des rues des grandes villes, où EDF va faire exploser ses compteurs au grand dam des défenseur du nucléaire, où les magasins seront pris d’assault, où Jean Pierre Pernaut s’en donnera à coeur joie au 13h de TF1.
L’apothéose sera le 25 au matin. Les sapins en plastique chinois ne seront pas assez grands pour couvrir tous les paquets mal ficelés dont le contenu est uniquement destiné à occuper quelques heures ces pauvres gamins qui nous casse les burnes toute l’année, les vrais sapins se diront qu’ils étaient mieux dans leur forêt, fût-elle artificielle, plutôt qu’attendre de perdre leurs aiguilles qui ne piquent plus au bord d’un caniveau en éspèrant que la Comunne cède et les emmène dans leur petit bûcher post-festif.
Bref : Noël tu as perdu ton âme, je ne te vendrai pas la mienne. La carte bleue restera au chaud cette année encore. Je ferai des cadeaux, mais encore plus simples que d’habitude : une petite chanson par-ci, une gentille carte par-là, peut-être même que vous aurez droit à un sourire, à condition que les fourchettes en argent restent au placard pour la grosse goinfrerie du 25.
Ah oui, Noël c’est aussi ça :