Karl Lagerfeld fou de coke

Coca-Cola Light en mode Lagerfeld ! La boisson préférée des femmes (juste après le champagne)  fait appel au génie de Karl Lagerfeld pour habiller et sublimer la bouteille aluminium Coca-Cola light. Le couturier appose son style et sa célèbre silhouette sur la bouteille et livre une création exclusive aux accents très chics et signe également un coffret original en édition limitée, accompagné d’un mini décapsuleur, discrètement logé dans un tiroir. Le coffret Coca-Cola light by Karl Lagerfeld est le must have de la saison ! En avant-première dès le 24 avril !

C'est beau non ?  Je craaaaaque ! J'en veux !

C'est presque ça.

Car moi, bêtement, derrière mon écran sale, je me demande : Lagerfeld et Coca-Cola, que se cache-il derrière cette association des plus improbables ? Quelle est la cohérence sémantique de ce partenariat, quelle brillante stratégie de marque se cache derrière cette union de deux univers si éloignés ? A part le gros chèque pour KLG et l'image tendy arty de la société qui te donne du bonheur à boire, bien sûr.  

Non, sans blague, je suis ravie de constater que KLG fait dans le populo : H&M, gilet fluo et Coca-Cola. Bientôt Pampers. Il ressemble trait pour trait à mon voisin de palier et au boucher de la place de l'Eglise. Une belle leçon d'humilité. En plus du gros chèque.

Alors, soyons sérieux, quels sont les liens entre KLG et Coca-Cola light ?

Parce que là, je vous avoue que je sèche...

Tout situe les deux marques aux antipodes :

Franch touch vs Etats-Unis

Raffinement vs Junk drink

Luxe vs Produit de supermarché

Happy few vs Woldwide

Certes, gros chèque et gros bénéf, ça marche. Mais ça ne suffit pas.

Quel est la clé sémantique, la valeur commune, le terrain d'entente des deux marques dans cette aventure commune ?

Je ne m'abaisserai pas à remuer le couteau dans la plaie des sois-disant frasques cocaïnés du grand couturier car je sus intimement persuadée qu'il ne s'agissait que de poudre aux yeux ! Et j'invite tous ses détracteurs à regarder la paille qu'ils ont dans le nez avant de critiquer celle de leur voisin. Donc je ne parlerai pas de ça, même pour un gros chèque.

Alors cogitons ensemble !

Mais bon sang mais c'est bien sûr : L'anorexie ! Et là, j'ai les services de presse en mode crise qui me passent un mail de bois vert dans une main de velours. "Mademoiselle Lili Castille, félicitations pour votre blog ! Je voulais juste vous apporter quelques  informations complémentaires sur...". Si si, y'en a qui font ça...

On se rappelle tous, de la célèbre phrase de KLG :"Personne ne veut de femmes avec des formes". (Bah alors, le service markeing de Coca, vous avez zappé ça ?). Coca-cola light, zéro calorie : la symbiose parfaite. Les filles minces, maigres des défilés de KLG et les millions d'anorexiques se soulant au Coca Light ! Mais oui ! Un  sacré marché à désaltérer. Je vacille d'admiration.

Un travail d'orfèvre. Et aucun détail n'est laissé au hasard (ils sont bons ces DA), la métaphore anorexique file le long de la silhouette du beau Karl, représenté (et visiblement affiné) de profil et portant le long du flanc : "Light". Lire Mince. Comprendre Maigre. 

Donc les filles, soyez trendy, achetez du bonheur liquide et soyez maigres, car vous le valez bien !

Et où trouve-t-on ce splendide elixir de maigritude : au royaume de la hype, chez Colette, bien sûr.