Montauban mis au ban du Top14

Cela devient une très mauvaise habitude : cette année encore, un club du Top 14 est sur le point de faire les frais d'une gestion financière hasardeuse. Le Montauban Tarn et  Garonne XV a été rétrogradé administrativement par la DNACG.

Evidemment, il est encore possible au club de faire appel de cette décision, et de tenter de démontrer qu'il sera en mesure de combler un déficit prévisionnel estimé à 2 millions d'euros. Mais on sait combien ses chances sont ténues de parvenir à inverser la tendance à quelques semaines de la fin de la saison régulière.

D'autant que les observateurs avisés du landerneau ovale ont pu mesurer les difficultés du club depuis le début de la saison. Les problèmes financiers du MTGXV ont accompagné les querelles intestines qui ont secoué les instances dirigeantes du club. Les langues les plus acerbes ajouteront qu'elles sont même une des conséquences de la "guerre des présidents" entre l'actuel et le précédent patron du club.

Mais au-delà du seul cas montalbanais, on ne peut qu'être inquiet de la fragilité paradoxale des clubs profesionnels. Paradoxale, car le rugby n'a jamais été aussi populaire en France, et le Top 14 est sans doute le championnat le plus riche de la planète.

De deux choses l'une : ou bien le rugby pro ne récolte pas la manne financière à laquelle il pourrait prétendre (on pense aux droits TV) ou l'ovale hexagonal a les yeux plus gros que le ventre. La vérité est sans doute nuancée. La crise économique actuelle ne favorise pas générosité des sponsors, et ceux-ci restent davantage intéressés par d'autres sports (on pense évidemment au football).

De surcroît, les clubs de l'élite du rugby sont concentrés dans une zone géographique peu étendues, où le tissus économique n'est pas nécessairement des plus dynamiques.

De manière générale, on peut aussi s'inquiéter de la "mécéno-dépendance" des clubs de l'hexagone, avec toute la fragilité que cela implique.

On souhaite à Montauban de trouver une solution. Et qu'au pire, il trouve dans son passage à l'échelon inférieur le moyen de retrouver des bases financières plus solides. Mais il ne faut pas de voiler la face : le rugby Français doit sérieusement s'interroger sur son train de vie, au risque d'hypothéquer son avenir.