Poisson d’avril ! Ce serait effectivement trop beau mais cela supposerait une intelligence politique par trop supérieure à ses capacités. Signe évident qu’il n’aura en rien retenu les leçons de la claque perso que les Français en général et une bonne part de son électorat de 2007 lui ont assénée les 14 et 21 mars 2010.
“Même pas eu mal” ! le petit gamin en culottes courtes qui voulait “faire président”… Tant pis s’il creuse désormais sa tombe – électorale – avec ses dents – celles-là même qu’il promettait d’user à chercher trois points de croissance.
Inintelligent, sourd et aveugle à la colère et au désespoir d’une majorité de plus en plus importante de Français, il s’accroche au bouclier fiscal - «mesure phare» de son quinquennat ! – comme s’obstina jadis dans une route réputée mauvaise le capitaine Hugues Duroy de Chaumareys, capitaine de la Méduse, à peu près aussi inexpérimenté, obstiné et incapable de naviguer par gros temps parmi les récifs et les écueils.
Il devrait plutôt méditer Machiavel : «La fortune ne change que pour ceux qui ne savent pas se conformer au temps». Or, le bouclier fiscal déjà fort contesté en mars 2009 dans les rangs de l’UMP, est un élément essentiel de la fracture sociale qui – la crise économique et sociale aidant - ne cesse de s’aggraver entre ultra-riches, classes moyennes paupérisées et pauvres.
Il n’y aura bientôt plus que le minus habens de service – Frédéric Lefebvre – pour soutenir que le bouclier fiscal serait une mesure de justice sociale. J’y reviendrais parce qu’un mec comme ça c’est pur nanan quand on veut pourfendre ses idées (?) avec la plus joyeuse des délectations.
Or, selon un sondage du CSA réalisé le 31 mars 2010 pour le Parisien-Aujourd’hui en France, Bouclier fiscal : deux Français sur trois sont contre, Sarkozy ne recule pas 67 % des Français sont hostiles au bouclier fiscal – 28% des sondés pensant qu’il faut le suspendre, 39% voulant sa suppression définitive - au titre de la «solidarité» de tous. Ils ne sont même plus que 47 % des sympathisants de droite à estimer qu’il faut le maintenir pour éviter l’évasion fiscale…
Fin de non recevoir de Nicolas Sarkozy : «Ne touchez pas au bouclier fiscal !». Pas question non plus d’extraire la CSG et la CRDS du bouclier fiscal. «Nous ne changerons pas de politique économique». Les Français appré-cieront.
Il aurait toutefois promis qu’«un petit effort va être demandé au moment de la réforme des retraites» sans plus de précision. Comme s’il fallait accorder quelque crédit aux promesses d’un Sarko ! qui a dû être arra-cheur de dents dans une vie antérieure.
Combien de temps Nicolas Sarkozy s’obstinera-t-il dans cette politique économique désastreuse en la justifiant par le “mandat” que lui auraient donné les 53 % de Français qui l’ont élu, nonobstant la crise économique et sociale ? S’il avait vraiment étudié le droit il saurait qu’en matière de contrats “l’UM/Prévision” laisse l’ardoise à la charge de la partie qui n’avait pas prévu les surcoûts, sauf à résoudre le contrat : dehors ! Combien de temps s’obstinera-t-il à “tordre les bras” aux parlementaires de l’UMP qui souhaitent remettre le bouclier fiscal en cause ?
Inintelligent, sourd et aveugle au point de ne tenir aucun compte des avertissements venant de son propre camp ! La défaite électorale des régionales aura sans doute été la dernière cerise sur le gâteau. De plus en plus nombreux sont les membres et dirigeants de l’UMP à penser qu’il a enclenché la machine à perdre et qui sont aujourd’hui prêts à se débarrasser de ce mistigri. Si tant est qu’il leur soit encore temps de sauver les meubles. A quand la chute du “niais égaré” ?
Le temps est bien loin des 53 % d’électeurs et plus encore des aberrants 66 % de Français qui lui faisaient confiance dans les sondages de l’été 2007… Après les “Cents jours” vint… Waterloo ! “Morne plaine”.
Mais Nicolas Sarkozy est bien UM/Pcapable de retirer une quelconque leçon de l’histoire qu’il ne cesse d’ailleurs de falsifier au gré de ses intérêts du moment. Plutôt que de ne retenir du Prince de Machiavel que le cynique «la fin justifie les moyens» il serait plus inspiré d’enfin s’apercevoir que «gouverner c’est prévoir» mais cela n’est nullement dans son tempérament : il ne sait que foncer tout droit dans le mur – du “çon” bien évidemment – pour ensuite s’en trouver tout ébaubi : «On ne chemine jamais qu’entraîné par la force de son naturel»…
Il semble déjà bien loin le temps où la plupart des observateurs pensaient que sa réélection en 2012 ne serait qu’une simple formalité. Tout étant si bien verrouillé. Fermé à triple tour. Mais tant va le cruchon à l’eau qu’il se casse. Sans doute s’inspirait-il de cette maxime : «Gouverner, c’est mettre vos sujets hors d’état de vous nuire et même d’y penser» ? mais c’était oublier que «Le mépris et la haine sont sans doute les écueils dont il importe le plus aux princes de se préserver» car à tellement mépriser et haïr le peuple, il reçoit précisément mépris et haine en boomerang. Dont on sait qu’il revient avec la force même impulsée pour le lancer…
Tous les «Pôv C…» oublieux que les promesses n’engagent que ceux qui les croient qui espéraient «travailler plus pour gagner plus» ne seront pas les moins enragés contre lui. Fallait-il être bête pour y accorder le moindre crédit ! Comme s’il n’était pas prévisible que Nicolas Sarkozy se foutait du sort du vulgum pecus comme de sa première couche-culotte… Les pauvres, ils s’en tape. Sur l’air : «Arrache-toi d’là ! Casse-toi tu pues, “TEPA” d’ma bande… Toi, tu’m fous les glandes. Pis, t’as rien à foutre dans mon monde» :
le monde de Sarko, c’est celui des multimilliardaires du COUAC-40, ses modèles. Ceux pour lesquels il a créé le bouclier fiscal qu’il continuera à défendre. Quand bien même la France et les Français dussent-ils en crever. Enfin pigé ?
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Post- scriptum : partie à la recherche d’une photo dans les archives du blog, je suis tombée sur l’article du 24 avril 2007 Le sarkozysme est une maladie intellectuel-lement transmissible… Poussée par la curiosité, je l’ai relu attentivement. Je ne pourrais en retrancher aujourd’hui aucune ligne tant tout ce que j’ai écrit alors est l’exact reflet de ce que Nicolas Sarkozy nous fait endurer depuis 2007. Vivement «La France d’après»… Sarko !