En Thaïlande: Marie au pays des merveilles

Par Anne Onyme

Marie C. Laberge
Guy St-Jean éditeur
162 pages

Résumé:

L'Asie lui trottait dans la tête depuis longtemps... À 19 ans, après avoir terminé sa première année d'études à l'Université McGill, Marie C. Laberge s'envole vers la Thaïlande grâce à un programme d'études à l'étranger, deux mois avant le début de ses cours à l'Université Thammasat à Bangkok, elle atterrit ainsi dans la Cité des Anges, le pays des mille et un Bouddhas.

Mon commentaire:

Le récit de voyage de cette toute jeune québécoise est présenté sous forme d'anecdotes. Séparées par thèmes (l'arrivée, Bangkok, l'université, la vie quotidienne, les horreurs de la guerre, les secrets de la Thaïlande, le retour) les anecdotes sont courtes, évocatrices, d'une écriture douce et colorée. À travers les mots de l'auteur on ressent son amour pour la Thaïlande, on voit ses sentiments par ses yeux et on plonge directement dans les marchés, le quotidien, les odeurs, les couleurs de ce pays d'Asie.

Le volume ne suit pas l'ordre chronologique et c'est d'autant plus agréable qu'on a l'impression de se voir peint par petites touches la vie Thaïlandaise. Certaines anecdotes sont amusantes, d'autres très émouvantes. La section qui nous raconte les vestiges de la guerre, la cruauté des Khmers rouges, les gens qui tentent de survivre malgré tout est très touchante. Cette section porte d'ailleurs le titre de "Là où la pluie a chassé le beau temps"... Car la Thaïlande est un pays de soleil, mais également un pays au passé très chargé.

Les mots de Marie nous font voyager. Souvent seule, parfois avec d'autres étudiants, elle part à la rencontre des différents peuples de la Thaïlande, du Laos, de différentes régions avoisinantes. Elle n'hésite pas à sortir des sentiers battus, à visiter des coins qu'on ne lui recommande pas ou à se lier avec le peuple local. Elle apprendra beaucoup sur les autres, mais aussi sur elle-même.

Son voyage est très intéressant à lire et à découvrir! Trois feuillets de photos en couleur complètent le volume. Une jolie découverte!

Quelques extraits:

"Je sors tout droit d'un rêve. Un rêve où la poussière d'or et les nuages d'encens créent les tableaux les plus ensorcelants. Les grands yeux en amande et le bienveillant sourire du dieu bouddhiste sont à jamais gravés en moi. Je reviens d'un pèlerinage au pays des mille et un Bouddha..." p.16

"Je souhaite seulement ne jamais changer d'yeux en vieillissant, ne jamais me mettre à flotter dans une bulle... Alors tous les matins, je me frotterai les yeux. Tous les matins, je regarderai les photos d'enfants que j'ai prises au Laos et au Cambodge. Parce que le vrai défi de notre monde, c'est de demeurer lucide, de ne pas céder à la tentation de se raconter des histoires. Le vrai défi, c'est de ne pas devenir sourd à sa conscience. C'est de crever les bulles, plutôt que d'y tourner en rond..." p.78

"Pliés en deux, les pieds dans l'eau, des paysans s'activent sous le cône de leur coiffe. Cette scène du travail dans la rizière, c'est le portrait de l'Asie, telle que nous la concevons, telle qu'elle existe vraiment. Et c'est plus beau encore que tout ce que vous pouvez imaginer. C'est dérangeant, c'est interpellant. Comment décrire, par exemple, le vert d'une rizière à cette heure où les couleurs s'intensifient...? Mmmm... C'est un vert si vert qu'il sent bon la menthe... Le voyez-vous, le sentez-vous, mon vert de rizière?" p.103