Petit berger deviendra grand

En 2006, le jeune Darius Comiza était fier d’exhiber les chevreaux nés chez son père, le dynamique Julius, leader de l’Association Interethnique Fraternitatea. Aujourd'hui, Darius a bien grandi et profite des journées sans école pour garder le troupeau ...

En 2007, la Roumanie intègre l’Union Européenne, rendant possible l’importation d’animaux. La détermination de ce groupe nous porte à souscrire à sa demande : 10 nouvelles familles de Nemsa vont recevoir 50 chèvres laitières.
En 2009, la confiance que nous avons accordée à Julius et ses amis fut récompensée : 6 familles ont décidé de réaliser un projet sans précédent dans une communauté rom : les hommes décident de s’unir en coopérative et de rassembler leur cheptel pour monter un élevage rationnel et productif.

A l’écart du village, ils ont loué un champ de 4,5 ha pour y produire de la luzerne et construire un bâtiment en bois de 240m² lumineux et ventilé. Ils ont capté une source et fait l’adduction d’eau en enfouissant un tuyau. Habiles saisonniers de la construction, c’est pourtant la première fois que ces ouvriers eurent l’occasion de bâtir pour eux-mêmes.
Tout le monde s’y est mis, y compris femmes et jeunes qui géraient le transport des matériaux, à l’aide de Stella, la jument de trait.
Aujourd’hui l’élevage compte 65 chèvres.

Darius, qui a bien grandi, profite des journées sans école pour garder et soigner le troupeau. 30% du lait de chèvres est consommé ou vendu tel quel, le reste est transformé en fromage. Grâce à un panneau placé au bord de la route, la vente de 50 litres de lait à 0,45 € chaque semaine a permis à la coopérative d’enregistrer ses premiers revenus. Une autre bonne surprise fut la négociation des 10 jeunes boucs à plus de 300 € par tête et qui permit la construction d'une vaste grange.
Un village rom expert en élevage de chèvre... ça va en faire, un foin !