J'aime le Nouvel Obs... surtout son service Modération !

J'ai failli être effacé, écrasé, anéanti.Le blog "Vivre en Islande" ouvert sur le site du Nouvel Obs fut à un doigt vengeur d'être supprimé par l'inflexible équipe de modération du célèbre hebdomadaire.

T'as diffusé une vidéo te montrant nu et dansant le ukulélé avec un ours blanc en tutu dans la neige du Vatnajökull ?

Non.

T'as profité de l'espace virtuel qui t'était gracieusement offert pour commercialiser du phosphore enrichi auprès des animateurs télé ?

Non plus.

Alors t'as exploité cette tribune pour tenir des propos racistes, insultants, haineux, diffamatoires, ou plus prosaïquement grossiers : genre "caca prout", "t'as une tête de fouine", "ta mère dans les orties"... ?

Pas davantage.
Mais alors, quelle put être l'origine de cette menace sans appel et sans explication ?La faute fût ô combien plus répréhensible : mon erreur a été de ne tenir aucun propos.

Ha oui ?Et oui !

Mon autre blog a manqué être banni de la surface de la planète Nouvel Obs parce que je me contentais d'insérer des liens pointant vers les articles de ce blog-ci. J'ai failli être exclu pour n'avoir point développé ma prose, par d'anonymes censeurs rémunérés par un journal fondé en collaboration avec le célèbre auteur des Mots. Ces magistrats de la blogosphère "nouvelobscène" ont estimé que je "ne tenais pas réellement un blog".
Certes, dans leur grande mansuétude, les virtuels argousins ont pris soin de m'informer de leurs intentions. Voici le message aussi succinct, qu'explicite qu'ils m'ont adressé :

Et par la même occasion, je vous livre ma réponse :

Et puis la réponse du Grand Modérateur à ma réponse :

Et enfin, ma réponse à la réponse à ma réponse :

Rassurez-vous, l'échange s'est arrêté là.
En joyeux bout en train, j'ai pourtant continué à poster mes liens comme si de rien était. L'œil espiègle et le doigt hésitant, tel un garnement qui hésite à refaire la même bêtise pour la n-ième fois de peur de lasser définitivement sa cible, j'entrai sur la pointe des pieds, tapai d'une main alerte mon "login" et mon mot de passe, et "copiai-collai" mes liens à la vitesse de l'éclair avant de m'éclipser tout aussi discrètement.
A date, je suis encore là.
Il ne s'est rien passé.
Sur la forme, les quelques mégaoctets dérobés au Nouvel Obs justifiaient-ils le ton sec et péremptoire de la missive ? Celui-ci ne fut-il pas même un tantinet disproportionné au regard du délit reproché ? J'eus préféré un franc et explicite "quittez promptement notre sphère vil voleur de bits, ce lieu n'est pas une vitrine charitable pour l'exposition impudique des blogs méconnus en mal de notoriété !".
A défaut d'obéir, au moins me serais-je gaussé.
Peut-être même aurais-je pu me lier d'amitié avec ces modérateurs qui n'aiment pas mes liens, mais font preuve d'humour.
Plus simplement, un message m'invitant poliment à cesser d'exploiter ce blog comme vecteur opportuniste de création de trafic vers mon autre blog eut probablement suffit à stopper mes ardeurs expansionnistes.Les pandores n'auront été formés ni au sens de la formule, ni à la plus élémentaire courtoisie. Que fait diantre Denis Olivennes ?
Sur le fond, j'ai longtemps et naïvement pensé que pour être reconnu coupable d'avoir transgressé la règle imposée, il fallait une règle. Que nenni. Ce n'est pas si simple. Au service Modération des blogs du Nouvel Obs, l'injonction péremptoire qui précède l'interdit est amplement suffisante.N'ayant pas encore eut la tête tranchée, mes demandes d'explication, auront peut-être convaincu mes juges d'infléchir leur position. Allez savoir.

"Oh ben ouais tiens ! Qué cruches kon fait dis donc Môrice ! On peut pas l'y dire kyavait pô l'droit au gars si on l'a pô marqué kyavait pô le droit ! Alors, Môrice !" (accent berrichon prononcé)

En tout cas, blogueurs du monde entier, sachez-le : on ne peut prétendre tenir réellement un blog lorsque l'on se contente d'y insérer "juste" un lien. Cette conception très personnelle de la façon d'exploiter un blog n'en est pas moins originale, non ?
Bon, en définitive, cette petite turpitude n'est pas bien grave. Si elle tend à révéler une organisation quelque peu approximative et un état d'esprit étriqué assez éloigné de l'idée que je me faisais du périodique, cette tentative de censurette n'en reste pas moins anecdotique.
Pas de quoi pousser mémé dans la lave en fusion, si ? Tout au plus pourrais-je en conclure que la modération n'est pas la qualité première de ce(s) modérateur(s) zélé(s), adepte(s) d'un ostracisme débridé. Mais mon blog étant toujours sur pieds, en définitive, ces modérateurs ne sont probablement pas aussi tordus que je l'ai pensé au départ.
PS : alors que je m'apprêtais à publier ce billet, une idée saugrenue m'est venue : et si j'insérais un lien sur mon blog Nouvel Obs, pointant vers cet article-ci ? Je suis machiavélique. 
Ohhhhhh, ben si on peut plus rigoler le 1er avril...