Recommencer, Pierre Vavasseur

Voici un texte que son auteur qualifie de fantaisie, et qui n’a pas été sans me rappeler Dieu est un pote à moi de Cyril Massarotto.

Innocent Cinque, cinéaste non reconnu, passe sous un bus rouge, à Londres, alors qu’il venait de rompre avec sa compagne. A 39 ans, il se retrouve dans un endroit régenté par Oscar Legrand-Letréhaux, où le matériel est subjectif et où le temps n’existe pas. Cléopâtre, Mickael Jackson, Camille Claudel, Robespierre et Kurt Cobain y font joyeusement trinquer leurs gobelets de champagne Bienvenue !, de whisky Céleste ou de soupe miso - les trois boissons officielles.

Voué à subir l’éternité, Innocent Cinque formule une requête : recommencer sa vie depuis le début. Sa demande étonne Letréhaux, car il est le premier à solliciter une telle faveur…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que “Recommencer” se lit très vite. Les 200 pages sont particulièrement aérées, comptant de nombreux dialogues, dont certains sont tellement surnaturels qu’ils laissent l’interlocuteur sans voix. Un peu facile peut-être, mais pour ma part je trouve cela agréable. Et puis, Pierre Vavasseur sait où il va et où il emmène son lecteur. Son écriture est pleine de farces et de jeux de mots, sans prétention.

Mais j’ai trouvé que l’intrigue était un peu trop légère, un peu trop facile elle aussi. Les thèmes sont effleurés, suggérés, mais jamais vraiment fouillés. Alors que j’aurais voulu, moi, le point de vue de là-haut sur la vie d’en bas, des réflexions plus poussées sur l’existence, voire des rencontres improbables entre Albert Einstein et Bertrand Blier.

Dommage.

Mais je suis certaine que la plume de Pierre Vavasseur fait davantage de merveilles avec des thèmes plus… ‘terre-à-terre’ (!!).