Le président haïtien René Préval a mis un accent particulier mercredi sur l'éducation, "voie principale" d'un renouveau de son pays, dévasté par un séisme mais que la communauté internationale veut aider à reconstruire.
"Aucun développement n'est possible sans éducation", a-t-il dit aux participants à une conférence internationale de donateurs, au siège new-yorkais de l'ONU.
"Dans le cas d'Haïti, dès avant le 12 janvier (date du séisme, ndlr), il était déjà inacceptable que 38% de la population âgée de 15 ans et plus soient analphabètes" et "que 25% des enfants d'âge scolaire ne puissent être admis dans une école", a dit M. Préval.
"Le 12 janvier, en heurtant de manière particulière le monde de l'éducation, a mis à nu la profondeur de cette fracture sociale et humaine", a-t-il ajouté.
Et il a appelé les Haïtiens de l'intérieur et de l'étranger, ainsi que la communauté internationale, à "accorder leurs ressources" pour "transformer Haïti en une cité du savoir".
Il a appelé de ses voeux "une école haïtienne sans exclusion, (...) ouverte sur le monde" et "reflétant l'identité plurielle d'une nation à présent créolophone et francophone, mais pleinement enracinée dans (ses) racines africaines et acceptant le façonnement que l'Amérique et la Caraïbe apportent à son histoire quotidienne".
La communauté enseignante a été décimée par le séisme en Haïti, beaucoup d'établissements scolaires s'étant effondrés, tuant de nombreux élèves et professeurs.
Le tremblement de terre, de magnitude 7, a ravagé la capitale, Port-au-Prince, tuant au moins 220.000 personnes et faisant 1,3 million de sans-abris dans le pays, le plus pauvre du continent américain.
Quelque 138 pays, plusieurs organismes internationaux comme le FMI et la Banque mondiale, ainsi que des ONG et des membres de la diaspora haïtienne étaient représentés à la conférence, présidée par M. Préval avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.