C'est une lecture oppressante, un peu dans le ton du fameux Dr Jekyll. On est entraîné à la limite de la morale, on touche encore à la dualité de l'âme, ici représentée au sein d'une famille par deux frères. Un bon, l'autre mauvais. Mais je le dis, les frontières deviennent floues.
Tout les oppose. L'aîné, le Maître de Ballantrae, brillant mais mauvais. Le cadet, terne, pâle, bonne pâte mais bon. Pourtant. On méprise l'aîné au début avec une évidence qui nous surprend, on compatit pour le pauvre cadet et dans la folie (ou l'obstination) qui le possède devant son frère, il y a revirement de nos sentiments.
L'auteur, habile, en nous laissant au soin du narrateur Mr. Mackellar crée une distance, perturbe notre jugement. On a l'impression de lire un rapport de mission. On devient des témoins comme les autres et, à la fin, j'avoue que je ne saurais moi-même prendre parti pour l'un ou l'autre!
J'ai aimé ce roman, dont j'attendais le dénouement avec fébrilité, curiosité. Mais cette chasse au trésor, cette quête insensée, cette poursuite truquée (si on veut), bref toute ces parties descriptives d'implantation des décors me laissaient de marbre. J'en comprenais l'utilité (pour la plupart), mais elles m'ennuyaient! Enfin, il reste que dans l'ensemble, c'est une belle découverte et une lecture prenante. 4/5
14e/60