Aujourd’hui je voudrais vous parler de quelques traditions autour de Pâques, non pas anglaises cette fois mais alsaciennes, pour ne pas dire germaniques. Il existe un petit gap entre l’Alsace et les autres régions françaises, entre les Alsaciens et ceux qui sont communément appelés là-bas les Français de l’intérieur (sous-entendu de la France, puisque les Alsaciens se trouvent sur le bord, à la frontière, que se soit avec l’Allemagne ou avec la Suisse).
Dans mon Alsace natale, on fête donc Pâques un petit peu à la manière allemande, et cela commence dès aujourd’hui, jeudi saint, qui est appelé jeudi vert en référence au printemps, saison de la renaissance de la nature, mais aussi des catholiques qui ce jours-là sont allés se confesser pour commencer une nouvelle vie. Pas de confession chez les protestants (encore un héritage des pays voisins luthériens et calvinistes), mais une tradition, finalement adoptés par beaucoup de chrétiens alsaciens, celle de manger vert le jeudi vert: épinards, haricots, salade, pissenlits que l’on ramasse dans les champs puisque c’est la saison, pour avoir des forces tout le reste de l’année. Alors n’hésitez pas à sacrifier à la tradition; ça ne peut pas faire de mal!
Le lendemain, le vendredi saint est férié en Alsace (comme le 26 décembre, deuxième jour de Noël) et franchement ce n’est pas rien de dire que tout est mort ce jour-là.
Dimanche et lundi de Pâques sont bien sûr largement célébrés comme partout ailleurs en France, mais en Alsace, peu de cloches reviennent de Rome, mais des lapins pondent des œufs colorés! Les enfants préparent des nids de Pâques (paniers décorés de fleurs et de paille) qu’ils cachent la veille et que le lapin de Pâques remplit pendant la nuit et cache à son tour dans le jardin. Plus les enfants avancent en âge, plus cette histoire de lapin leur paraît suspecte et à un moment donné la cachette la plus sûre pour espérer démaquer le fameux lapin est sous sont propre lit. Les parents n’ont plus qu’à attendre que tout le monde soit profondément endormi pour placer dans les paniers des chocolats bien sûr, les durs colorés et un osterlamala, agneau pascal en biscuit délicieusement parfumé et blanchi au sucre glace, assez proche du biscuit de Savoie.
Il s’agit d’oeufs durs colorés alors qu’ils sont encore chauds (la teinture s’achète partout) et rendus brillants par polissage à l’huile d’olive. Bien sûr le dimanche de Pâques après les agapes à l’heure du déjeuner, tout le monde dîne de salades d’oeufs durs.
Depuis l’an dernier sont également organisés des marchés de Pâques sur le principe des célèbres marchés de Noël. Il paraît que c’est chouette.
Quant aux traditions britanniques, je ne les connaît pas beaucoup pour l’instant: vendredi saint férié et egg hunt un peu partout dans les parcs dimanche et lundi.