Bonjour les quiches,
Je suis un peu une contradiction ambulante. En tant que fille unique et inédite, je suis assez habituée à m’occuper toute seule. Même si je n’ai jamais réussi à avoir la maison des Playmobil, j’ai passé des heures avec mes Polly Pocket, puis avec mes Lego, et encore après avec mes dictionnaires unilingues. Mais j’inonde aussi mes amis de mails et de textos, et ils me le rendent bien.
Ne te méprends pas, ça n’est pas parce qu’on s’apprête à faire un métier d’autiste qu’on se suffit à soi-même. Mais comme je vieillis, je me rends compte que je fais du tri.
L’autre jour, je me rendais gaiement à une manifestation hautement prisée où j’étais sûre de croiser TOUT le monde, de me faire hameçonner par ceux à qui je n’avais pas envie de parler et rater ceux que je n’avais pas vus depuis des lustres.
Ça n’a pas raté.
« Han, mais tu es où, tu fais quoi, on ne te voit jamais ? ». Le tout sans respirer. Et bien cette année, coco, je suis invisible. Je ne vois presque personne, je ne fais que passer. Fuit, regarde, je suis déjà partie.
En fait, j’évite les importuns pour ne pas avoir à m’énerver. Comme cette soirée où un guignol me demande ce que je fais cette année. Je lui parle de mon M2 de troudouction, et il me répond, tout enthousiasmé : « ah oui, ma mère a fait les mêmes études que toi ». « Ah booon, mais quoiiii ? ». « Un BTS secrétariat trilingue ». Il était à deux doigts de se prendre un aller-retour.
Le même guignol, que je vois l’autre jour, me dit : « ah mais tieeeeens, qu’est-ce que tu fais à Grenoble ? ». Ben comme il y a trois mois, je t’évite.
On retrouve ce même phénomène sur Facebook. Qui n’a jamais fait du tri dans ses amis, et s’est retrouvé avec un mail d’un boulet : « oh, j’ai vu qu’on n’était plus amis, il y a dû y avoir un bug, je t’ai re-rajouté ». Et meeerde.
Sauvons la planète, faisons du tri.
Bon, trêve de couillonneries, hier, je suis allée m’acheter des chaussures (les vertes, là, sur la photo).
©SBEP
Oui, elles sont assez modernes, et oui, elles sont superbes !