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Etape gourmande à Reims, sans cathédrale ni biscuit rose

Par Eric Bernardin

jeanne

Je suis monté l'espace d'une journée dans cette ville royale afin de faire connaissance avec des personnes qui y montent un projet intéressant (je vous dis pas quoi exactement : faudrait pas qu'on leur pique leur idée). Nous avons juste fait un tour dans le "quartier en plein devenir de la ville" puis j'ai été invité à déjeuner chez l'une des personnes en question, amateur de vin et de bonne chère. Oui, je sais, j'ai le pifomètre pour les repérer, ceux-là ;o)

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Pendant que Nicolas s'active en cuisine, je bois avec un plaisir non dissimulé un superbe champagne dans un non moins superbe verre. Une robe d'un beau doré. Un nez fin et intense sur la noisette grillée, la brioche qui sort du four, et de fines épices. La bouche est tendue, intense, avec une belle matière ample, mûre et de fines bulles caressantes. Le plus beau est peut-être encore la finale très expressive, qui vous remue plus profond de votre être, avec une mâche "calcaire" somptueuse. Outch, c'est booooooooooh !

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Je ne devrais même pas dire ce que c'est : ils vont être dévalisés dans les jours qui viennent. Donc pour vous faire peur, je vais vous dire que ça vaut 250 € la bouteille. Ca va vous calmer de suite (niark, niark, niark, je suis diabolique !). Bravo à Martine Fallet pour ce très beau Blanc de Blancs extra-brut !

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Pour patienter, des ch'tites tartelettes façon flammkuche. Tout bête à faire : de la pâte feuilletée toute prête, un emporte pièce. De la crème fraîche allégée, de l'oignon émincée, des lardons. Et au four 10-15 mn à 200°. 

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Cette verrine a été préparée également devant moi en live. Je peux donc dire exactement ce qu'elle contient. Des p'tits cubes de chorizo ont été poêlés avec de l'ail haché. Puis ont été mélangés avec des pois chiches froids et des piquillos coupés en fine lanières. C'est tout, mais c'est très bon.

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Suit le plat de la mort (pour la balance, surtout)  : l'assiette aux six saumons. Dans le sens des aiguilles d'une montre en partant d'en bas à gauche : saumon fumé, tartare de saumon, saumon mariné, rillette de saumon, gravlax et au centre salade de lentilles au saumon. Cette dernière s'est vu gratifiée d'un trait d'huile de kumbawa qui me suit dans mon "sacàtout". Nicolas a été impressionné par sa puissance aromatique. 

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Pour faire descendre tout ça, rien ne vaut un Chablis, et tant qu'à faire de Dauvissat. Je ne sais pas si c'est l'effet millésime (une façon de parler, c'est évidemment le cas), mais il manque singulièrement de tension. Y de la matière, y a de la mâche, c'est pas vraiment mou, mais ça n'avance pas. On a l'impression de faire du sur place. Un peu lorsqu'on fait 100 bornes en traversant la Beauce. Le paysage est exactement le même. D'où un certain sentiment d'ennui. En s'aérant, il gagne en minéralité, un peu en tension. Il eût surement fallu le carafer pour qu'il soit à point à temps. Le pot de pois chiche en arrière-plan, c'est mon crachoir de fortune. Ca m'a évité de repartir bourré...

Bon après, j'ai oublié de photographier le plat principal. J'ai peut-être bien fait. Rien qu'en le regardant, vous auriez pris deux kilos : c'était une sorte de tartare de boeuf hénaurme à faire passer la plat précédent pour une recette weight watchers. Et servi avec des pommes dauphines. Et puis bien sûr un vin : une syrah du domaine de Cabidos. Une syrah dans le nord du Béarnais, c'est pas commun. Et elle ne ressemble à aucune que j'ai pu boire. Le nez est délicat, plutôt floral (violette, pivoine) avec des touches de poivre blanc. La bouche est fine, élégante, avec des tannins en retrait et un fruit très pur. La finale est épicée, tonique. C'est vraiment très bon. Un vrai vin de copains

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Et puis là, c'est le dessert : deux glaces (si je me souviens bien calissons et pécans), arrosées généreusement d'un Pedro Ximenez. Une petite tuerie, là encore. Au point où j'en étais, hein... J'ai découvert en tout cas un nouveau PX qui vient de Jerez et non de Montilia Moriles. Plus fin et subtil que le classique Tora Albala.

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Nous avons ensuite discuté, et discuté encore. Du coup, pas de cathédrale de Reims, pas de statue de Jeanne d'Arc, et pas de visite de caveau champenois (les biscuits de Reims, on en trouve partout, alors...). Ce sera pour une autre fois ;o)

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