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Je reviens sur mes pas et contemple le chemin
Etrange serpent caché entre les herbes
Qui monte droit vers des cimes invisibles
*
Je reviens sur mes pas
Un désert s’ouvre sur des lacs de sel
Des pas d’enfant y laissent leur empreinte
Qui s’éloignent vers un horizon incertain
*
Au miroir de la vie
Une silhouette se dessine
Elle se sait éphémère
Apparition sans avenir
*
Ce qui vient à l’ombre des palmeraies
Au doux bruit d’une noria d’eau lustrale
Se décline déjà en filigranes
Entre les cellules d’une peau burinée
*
Point d’autre solution que se retourner
Entendre la longue plainte des mineurs de Gafsa
Ben Brik en sa geôle
Tant d’autres qui demeurent inconnus
*
Barreaux qui signent l’impossible retour
Sur les pas d’une enfance révolue
Le sable du temps efface jusqu’aux traits
Que dessinent les visages à l’horizon déchu
*
Je reviens sur mes pas
Le voyage n’est qu’un rêve
L’homme de quarante huit
Resterait apatride
Sa descendance condamnée à l’exil
*
Les frontières poreuses d’hier
Se ferment en rouleaux de barbelés
En replis frileux
Derrière les volets clos
D’une pensée absente
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Manosque, 1er mars 2010
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