« Amerikka » de Cherien Dabis ( Editions Montparnasse )
Sortie le 06 avril
Une femme et son fils vivant en Cisjordanie ont la possibilité de gagner les Etats-Unis , où des parents les attendent. C’est le rêve qui se fait jour , mais une fois le pied posé sur le sol américain, les désillusions ne tardent pas à fissurer l’espoir engendré par cette nouvelle vie .
Nisreen Faout la révélation, H.Abbas, la confirmation
Le 11 septembre est passé par là , et un palestinien, qui de surcroît vit aux USA est forcément un terroriste . Même à 16 ans, quand dans la cour de l’école ou dans le snack voisin, Fadi se fait appeler Oussama. Ca rappelle de vieilles histoires à travers le monde , des querelles d’après-guerre, des rancunes encore brûlantes sous la braise, de basses vengeances, des intégrations avortées .
La réalisatrice
Alors Fadi et sa mère , l’excellente Nisreen Faour, vont apprendre à se battre, à serrer les dents , et à rencontrer aussi des gens comme eux. Pas forcément arabes, mais juifs et polonais, d’autres exilés qui sont nés sur cette terre, et qui pleurent toujours leurs racines .
Comme la mère pleure l’enfant qu’elle voit grandir sous une autre bannière ,et qui tel un chien fou s’enfonce dans les pièges que lui tend cette liberté , si fraîchement acquise. Le final de l’histoire ,un peu particulier, laisse à l’auditeur le soin d’imaginer l’avenir de cette diaspora recomposé dans un monde étranger .
Cherien Dabis semble optimiste et j’aimerais la suivre sur cette voie . Moi aussi j’ai envie d’y croire , son film réalisé sans fioriture, et un poil conventionnel dans une mise en scène flasque, mérite qu’on le soutienne . Parce qu’il dit simplement des choses essentielles sur le respect de l’identité, et le droit d’aimer. Tout simplement.
LES BONUS
Amerrika, l’avant-première 4 mn
Avant-première française du film à Bercy. On y voit Cherien Dabis prononcer un discours sur son film, en évoquant notamment la façon d’aborder les stéréotypes, l’humour du film…
Entretien avec Cherien Dabis 8 mn
La réalisatrice évoque le film comme une façon de s’engager, et revient sur les problèmes d’identité du peuple palestinien.