C’est l’homme par lequel le scandale est arrivé. Bien malgré lui, certes. Mais fin 2009, alors que les dirigeants de la planète se préparaient au sommet de Copenhague, Phil Jones – directeur du Centre de recherches sur le climat (CRU) de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni) – a été érigé en symbole du mal par les climato-sceptiques. Vu l’ampleur du scandale, Phil Jones avait été contraint à la démission en attendant le résultat de plusieurs enquêtes.
Rappelons l’affaire du “Climategate” en quelques mots. Après une attaque informatique sur les serveurs de l’université d’East Anglia, des milliers d’e-mails et de documents confidentiels se sont retrouvés en libre accès sur le Net. Si une bonne partie de ces courriers étaient anodins, d’autres ont été épinglés par les climato-sceptiques. En particulier, l’un de ces mails évoquait un “trick” (qui peut se traduire par “astuce”) appliqué à l’exploitation de données. Bref, le Centre de recherche sur le climat, l’un des plus importants du monde, était accusé de dissimuler des données qui auraient pu aller à l’encontre d’un caractère anthropique du réchauffement.
Une commission de parlementaires britanniques – le Science and Technology Committee Report – a ouvert une enquête sur le sujet. Elle a rendu ses conclusions mardi 30 mars. Résultat : les membres du Parlement qui se sont penchés sur le sujet exonèrent Phil Jones et ses collaborateurs de toute velléité de cacher des données. “Ses initiatives sont conformes aux pratiques de la communauté scientifique sur le climat“, ont écrit les parlementaires, précisant que les termes incriminés appartenaient à une correspondance privée et qu’ils n’ont pas nui à l’honnêteté de leurs travaux.
Etant donné les conséquences politique et économique potentielles des sciences climatiques, la commission britannique estime que les scientifiques doivent être irréprochables. Ils doivent agir “pour rendre disponibles les données” à partir desquelles sont tirées leurs conclusions. “Si les données et la méthodologie” des scientifiques avaient été publiques, “la plupart des problèmes du CRU auraient été évités”, a prévenu le parlementaire Phil Willis.
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