BAUGE-SIREAU
Autorisation du 03.02.2005
Baugé-Sireau, une demi-finale au couteau perdue par l’Issoldunois, finalement médaillé de bronze.
La médaille de bronze (et l'argent par équipes) ramenée du Danemark ne suffit pas à Kevin Sireau, qui se confie sur son avenir.
Kevin, quel bilan tirez-vous des championnats du monde sur piste qui viennent de s'achever à Copenhague ?
« Le résultat final ne me convient pas. Mon objectif premier était de devenir champion du monde en individuel dès cette année. Ça s'est joué à peu de chose (1), j'ai fait de beaux matchs, mais Gregory (Baugé), champion du monde sortant, avait sans doute plus la rage de vaincre pour conserver son titre. Je ne suis pas non plus trop déçu car je ne reviens pas les mains dans les poches, mais j'espérais mieux. »
Racontez-nous votre demi-finale perdue.
« J'ai remporté la première manche, c'est d'ailleurs la seule qu'il ait perdue pendant la compétition individuelle, mais il a repris l'ascendant psychologique en dominant la deuxième. On a alors roulé vite (9"973 sur les 200 derniers mètres, chrono le plus rapide jamais enregistré) et il a eu le dernier mot. Cet échec m'a perturbé pour la belle et Gregory est finalement passé. »
Comme l'an passé en Pologne, c'est Baugé qui vous élimine. Qu'est-ce qu'il a de plus ?
« Il a bientôt 26 ans, moi 23. Cette différence d'âge et d'expérience me semble décisive. Sur le physique, je pense qu'on possède des niveaux équivalents, c'est sur le plan mental qu'il faut que je progresse, que je peaufine les détails. »
Comment s'y prend-on pour aborder cette approche psychologique ?
« J'ai démarré il y a quelques mois un travail sur moi-même. Je transmets à mon entraîneur, Benoît Vêtu, mes impressions, des informations qui peuvent l'aider à trouver des pistes. C'est un
changement espéré sur le long terme, on verra les résultats dans au moins un an. »
Sur route
après 2016
Qu'en est-il de vos relations avec Gregory Baugé ?
« Il n'y a pas de souci, on s'apprécie, il y a un respect mutuel. Mais sur la piste, on redevient des adversaires. On ne se voit pas si fréquemment que cela, car lui s'entraîne à l'Insep à Paris (avec Florian Rousseau), moi à Hyères. »
Votre entraînement, justement, en quoi consiste-t-il ?
« Je fais deux séances quotidiennes, six jours sur sept. Un jour sur deux, on fait de la musculation, et de la piste tous les après-midi. Les gens peuvent croire que tourner en rond finit par être ennuyeux, mais il y a plein de choses possibles sur l'anneau. Le reste des séances, c'est sur la route. Après les championnats du monde, je vais couper pendant deux petites semaines. »
Et les prochaines échéances ?
« Il y aura les championnats de France en juillet, à Hyères, et les manches du trophée Fenioux. Ce sont les seules courses nationales qui existent et je me dois d'y participer. C'est bien qu'il y ait ces courses-là, ça fait découvrir le monde de la piste qui en a bien besoin. Je reviendrai aussi chez moi, en septembre, pour Issoudun Sprint. Mes gros objectifs demeurent évidemment les JO (lire ci-dessous). »
Est-il possible de vous voir courir sur route ?
« Après 2016 peut-être. Théo Bos (ancien champion du monde sur piste, le Néerlandais a remporté deux épreuves sur route en 2009) a prouvé que c'était possible de passer de l'une à l'autre avec une préparation spécifique. Mais pour le moment, je reste pro chez Cofidis, exclusivement sur piste. Ma passion, elle est là. »
(1) Kevin Sireau a été battu dimanche en demi-finale de l'épreuve individuelle par son compatriote Gregory Baugé (deux manches à une) avant de dominer l'Australien Perkins pour la médaille de bronze (2-0).
Recueilli par Jean-Marc Le Ruyet