Oh Puuuerto Rico Ooooh ! J’avais ce cri de guerre de Frankie Cutlass dans la tête, il y a quelques semaines, en me rendant sur Brooklyn. Autour de moi, durant le trajet, que des visages radieux. Toute la ville était heureuse de pouvoir, en ce jour du Seigneur, se taper une bonne dose gratuite de luminothérapie. Le tout aux frais de Dame Nature, qui jusqu’ici nous boudait copieusement. Je m’en allais rejoindre mon pote Dawud Gaston. Je savais qu’il réalisait des clips pour des rappeurs de la place, et commençait à se faire un nom dans la Grosse Pomme. Il disait avoir besoin d’un photographe pour la journée. Cela tombait bien, je sais me débrouille avec l’objectif…
J’arrivais autour de midi et des poussières à Atlantic Avenue, sur la ligne 2 du métropolitain. Deux membres du crew de Oohlala Films (la structure de Dawud) m’attendaient pour me déposer sur les lieux du tournage. C’était à Williamburg Section. Au propos, le son qui allait être mis en images s’appellait “Nissan-Honda-Chevy“, et l’auteur de ce “Hood Remix” n’était autre que…Joell Ortiz !
Membre du “super-groupe” Slaughterhouse (qu’il forme avec Joe Budden, Crooked I, et Royce Da 5′9), Joell Ortiz est dans le circuit depuis 1999, même s’il ne s’est fait remarqué qu’en 2006 en signant sur le label Aftermath Entertainment de Dr. Dre. Indépendant depuis 2008 suite à un différend avec D.R.E, Joell est à présent au contrôle de sa carrière.
Photographe officiel sur le tournage, j’ai pu chiller à loisir avec l’artiste. L’occasion était trop belle pour ne pas lui poser quelques questions. Mesdames et Messieurs, en exclusivité sur Swagga Frenchy…Joeeeel…Ortiz (Puerto Rico…Ooooh!).
Wesh Joell comment te sens-tu aujourd’hui ?
Joell Ortiz: Très bien. Il fait beau, je tourne un clip, que demander de plus lol ?
Quel est l’intérêt de cette reprise du “Beamer, Benz, or Bentley” de Lloyd Banks et Juelz Santana ?
Joell Ortiz: Mon “Nissan-Honda-Chevy” est avant tout une libre interprétation du titre de Banks et Juelz. J’ai eu envie de faire une version qui parle à ceux qui n’ont pas les moyens d’être au volant de grosses cylindrées, ou qui ne souhaitent pas attirer l’attention de la police sur leurs activités (…). C’est d’ailleurs ces deux catégories de personnes (le travailleur lambda et le gars de la rue) qui ont rendu plebiscité mon remix. (Le morceau était en forte rotation sur les radios New Yorkaises).
Te considères-tu plus comme un gars de l’industrie, ou au contraire, tu juges important de garder une attache à la rue (le tère-tère en language de banlieue) ?
Joell Ortiz: Il est avant tout important d’être et de rester soi-même. En toute circonstance. S’agissant de moi, tu peux demander aux personnes présentes sur le tournage, je suis un gars de la rue. Elle n’est pas seulement une source d’inspiration, elle est ma réalité. C’est mon identité. Je n’ai, par exemple, pas de nom de scène. J’utilise mon état civil dans mes lyrics, de telle sorte que le public sache que je dis ce que je vis, et vis ce que je dis. Les personnes avec moi sur le tournage ne sont pas des figurants qu’on a payé pour me “backer”, mais des proches avec qui j’ai l’habitude d’être au quotidien.
Comment Jim Jones s’est-il retrouvé sur le remix ?
Joell Ortiz: Jimmy m’a tout simplement appellé quand il a entendu le morceau. Ça lui a immédiatement parlé, lui-même ayant toujours un pied dans le ghetto; gérant ses bizness du côté de Harlem etc. Il a souhaité poser un couplet et ça me fait plaisir, d’autant plus qu’on se croise tout le temps. Que ce soit dans le milieu hip hop ou dans les rues de NYC. Cela donne du sens notre collaboration.
Te concernant, quelle est, ou quelle va être ton actualité dans les mois à venir ?
Joell Ortiz: J’ai participé à un film réalisé par Rick Cordero “Inside A Change”. Le projet a remporté le prix du meilleur film l’an dernier au “HBO New York Internattional Latino Film Festival”. Mon album “FREE AGENT” devrait sortir au printemps, sans doute vers Mai, si tout va bien. E1 Entertainment (ex-Koch Records) soutien le projet donc c’est frais. D’ici là, j’ai de nombreux titres qui vont tourner (notamment “Project Boy” ou encore “Call Me”). Je pense également sortir une mixtape avant le lancement de l’album, ou autour de sa sortie. Tout cela pour dire que cette année, je n’ai pas l’intention de plaisanter. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aller de l’avant…
Quoi de neuf avec tes potes de Slaughterhouse ?
Joell Ortiz: L’aventure continue. Nous étions en Europe il n’y a pas très longtemps, et on va enchaîner avec le Canada. A part cela, chacun travaille sur son projet solo. L’enregistrement de notre prochain album studio risque de démarrer dès notre retour de tournée…
As-tu des projets de voyages vers la France ?
Joell Ortiz: J’attends avec impatience que les promoteurs me fassent signe (rires). Ca me permettra de visiter ce pays dont tout le monde me parle.
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