L'INSEE a publié aujourd'hui les premiers chiffres officiels de la dette publique française pour 2009. Des chiffres qui font peur :
La dette, selon les critères de Maastricht, atteint les 1 489 milliards €, soit 77,6% du Produit Intérieur Brut (PIB). Le déficit public de la France atteint les 7,5 % du PIB en 2009, à 144,8 milliards d'euros. Ce sont toutes les administrations qui sont concernées par l'explosion du déficit : 13,9 milliards pour les administrations publiques locales, 6 milliards pour les administrations de sécurité sociale et 11,7 milliards pour l'Etat.
Malgré l'ampleur des chiffres, le refus de voir la vérité en face et la lâcheté règnent au gouvernement : selon un communiqué des ministères de l'économie et du budget cité par Le Monde, la dégradation du déficit public par rapport à 2008 est "intégralement liée aux effets de la crise mondiale" qui a provoqué une baisse des recettes fiscales et nécessité des dépenses supplémentaires pour soutenir la croissance économique. Rien sur les problèmes de fond et sur l'inexorable envolée des dépenses publiques ou la fiscalité écrasante.
Dans la réalité, aucun budget n'a été équilibré depuis plusieurs dizaines d'années et, progressivement, la dette atteint des niveaux insoutenables qui rendent de plus en plus plausible une hypothèse grecque si des réformes de fond pour diminuer les dépenses publiques ne sont pas prises urgemment.
Image : graphique, évolution de la dette des administrations publiques, en France, en pourcentage du PIB, et en milliards d'euros (courants) entre 1978 et 2008. Travail de Philippe Briard, sous licence CC paternité.