Je disais donc que pendant plus d’une heure, la projection de Blanc comme neige s’est déroulée sans accroc. Puis tout à coup, au cours d’une séquence assez tendue durant laquelle la femme, incarnée par Louise Bourgoin, découvre que les trois frangins détiennent un des mafieux, blessé et caché dans un chenil sombre, le temps s’est suspendu dans la salle. A l’écran, le mafieux souffle avec difficulté à Louise Bourgoin : « Allume… allume ! ». Et à cet instant précis, la lumière se rallume dans la salle, et l’écran devient blanc. Un moment de flottement traverse les rangées… que se passe-t-il… comment se fait-il qu’au moment exact où l’un des personnages murmure « Allume », la lumière se fait dans la salle ? Est-ce une blague ?
En vivant cette drôle de situation, je me suis rappelé un autre incident du même acabit, survenu six ans plus tôt dans ce même UGC Ciné Cité Bercy, pour la projection du Sourire de Mona Lisa. A l’époque, le cinéma avait subi une alerte incendie, qui avait causé l’interruption de toutes les séances au son retentissant d’une sirène, entraînant du même coup l’évacuation des salles. Un beau bordel qui avait duré quelques minutes avant que nous ne regagnions nos places et que le film reprenne. Heureusement il s’agissait déjà alors d’un film passable (avec Julia Roberts celui-là).
Mais si la foudre n’a pas entraîné une évacuation aussi grandiloquente que celle du Sourire de Mona Lisa, elle a assurément causé un de ces moments de grâce totalement inattendus que l’on croirait sortie d’un film… « Allume… Allume ! ». Et la lumière fût. Laissant l’écran blanc comme neige.