Notoriété et visibilité, il est certain que ces nouvelles venues dans l’univers de la télévision gratuite peuvent s’enorgueillir de faire parler d’elles quotidiennement du fait d’audiences de plus en plus importantes, imputant mécaniquement une baisse du nombre de téléspectateurs pour les chaînes dites historiques.
Car là réside leur principal fait d’arme: celui de conquérir chaque jour un public plus important. La réflexion pousse donc à s’interroger sur les éléments qui font que l’attrait du public se concentre vers ces nouvelles antennes ? Ont-elles (comme la promesse de leur mise à l’antenne le laissait penser) apporté une plus value, une sphère de créativité tant demandée par le public ?
Le constat est sans doute beaucoup plus amer que cela lorsque l’on observe avec attention les grilles de programmes. De la nouveauté ? Elle n’est absolument pas la priorité de toutes ces chaînes, il n’y a à ce jour que de très rares exemples de créations originales françaises (seul exemple qui me vienne en tête : “5 Frenchies” sur NRJ 12) qui dans le versant de la plus value ne m’apparaît pas être une pierre angulaire.
Cela étant, et c’est probablement là que la TNT tire sa puissance constante, c’est l’ancrage assumé et décomplexé vers le tout divertissement. La promesse est à la franche rigolade, à la déconnexion complète du cerveau grâce à des programmes aux propos légers et à la mise en scène quelconque. Mais cela est également une résultante d’un modèle économique où toutes ces antennes n’ont pas encore réussi à atteindre leur équilibre financier. Ce qui veut dire qu’à moyens financiers limités, grille des programmes limitée. L’avantage dans ce cas du tout divertissement c’est qu’il offre un catalogue de programmes conséquent, pourvu de nombreux titres à des prix abordables.
Elément supplémentaire à cette logique d’antenne, ces nouveaux programmes surfent le plus souvent sur une vague dite trash qui en plus d’offusquer téléspectateurs et associations en tous genres permet de générer nombre d’articles de presse et autres afin de pointer du doigt cette logique.
Il ne serait pas honnête de ne pas évoquer également le phénomène de multi-diffusion de séries, de films et d’émissions en tous genres sur ces chaînes qui représente au bas mot environ 65 à 70 % du temps d’antenne. Là encore, logique économique quand tu nous tiens.
Bilan comptable correct, notoriété en hausse, voilà comment la TNT passe haut la main le cap des cinq ans. Place à eux, maintenant, de sortir de la période couvée des succès faciles pour arriver au cap des dix ans, la carrure plus affirmée et l’image de marque moins terne.
Références : Réactions de lecteurs