Arrêtons de parler des retraites, il faudrait les baisser

Publié le 31 mars 2010 par Copeau @Contrepoints

Sur Slate.fr, Eric Le Boucher rappelle que les réformes nécessaires en France doivent promouvoir une politique de l'offre. En particulier dans le cas de la réforme des retraites. Extraits :

« Sur le fond, sauver les retraites c'est s'occuper encore et toujours des vieux [alors qu'il]est temps, enfin, de s'occuper de ceux qui souffrent vraiment, c'est-à-dire les jeunes. Les dépenses de retraites représentent 12,4% du PIB de la France contre 7,7% en Suède, pays très « social », et 8,7% au Japon, pays très « vieux ». Ne trouvez-vous pas qu'on devrait enfin changer de priorité et dire la vérité crue : il faut que les pensions baissent (pas les plus faibles bien sûr) pour décharger un peu les épaules de ceux qui travaillent ? Le débat est ouvert.

Le problème plus grave de la France est sa compétitivité. Christine Lagarde a reçu beaucoup de critiques pour avoir dénoncé la politique macroéconomique allemande qui, abaissant ses coûts et asséchant sa demande interne, pénalise ses voisins. « Ce n'était pas le moment », a-t-on reproché à la ministre. Au contraire, il n'était que temps ! Et la fin de non-recevoir que lui a sèchement renvoyée la chancelière Angela Merkel prouve que la patronne de Bercy pointait juste. L'Allemagne ne joue pas un jeu coopératif. On peut comprendre : il fallait à notre voisine se refaire une santé après la ruineuse réunification et reconstruire sa compétitivité.

[..]Angela Merkel n'entend pas infléchir d'un iota cette politique de l'offre. [..]Il faut que la France en tire la conséquence : la guerre des coûts est déclarée au sein de la zone euro.

[..]

Les industriels français vont continuer de perdre des parts de marché si la trajectoire n'est pas, ici aussi, nolens volens, réorientée vers une politique de l'offre. [..]Le curseur de la politique macroéconomique française devra se déplacer vigoureusement de la demande vers la compétitivité. [..]

Concrètement, il faut que la France sorte de ce qu'on peut appeler sa grève des investissements. L'Etat, a souligné le président de la République, ne dépensait plus que pour son fonctionnement. [..] Les entreprises françaises utilisent trois fois moins de robots que les allemandes, par exemple. Même réticence, hors exceptions, pour les dépenses de recherche-développement. En gros, nos géants du CAC distribuent trop de dividendes et n'investissent plus qu'à l'étranger.

Comment faire ? Mettre à plat la fiscalité : les impôts et taxes sont « peu orientés vers la compétitivité », résumait le dernier rapport du Conseil des prélèvements obligatoires.

Réformer les retraites ? Certes ! Mais retrouver une stratégie de croissance post-crise est beaucoup plus fondamental que d'assurer aux baby-boomeurs retraités leurs douces croisières aux Caraïbes. »

Sur les retraites :

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