Ils ont proposé à 93 familles (et 256 personnes) de la région de Pittsburgh d'être équipées gratuitement d'un ordinateur et d'un accès à Internet, en échange d'un enregistrement automatique de leurs nombres et types de connexions (courrier électronique, chat rooms ou forums de discussions, world wide web, etc.) et de réponses à des questionnaires sur leurs relations sociales et leur bien-être psychologique. Et ce pendant douze ou vingt-quatre mois. Les résultats indiquent tous la même tendance : l'utilisation d'Internet diminue le cercle de relations sociales proches et lointaines, augmente la solitude, diminue légèrement la quantité de support social, et augmente les sentiments dépressifs. Bien sûr, il reste à comprendre les mécanismes de ces effets Internet. Mais avant d'attendre des études plus approfondies sur la question, les auteurs font quelques suggestions sur la façon dont Internet pourrait se « socialiser ».
A côté de l'accent généralement mis sur le versant informatif et commercial des sites, il serait utile, affirment-ils, de voir se développer les aspects de communication interpersonnelle : de véritables annuaires d'adresses électroniques, conviviaux et faciles d'utilisation, des chat rooms centrées davantage sur les liens amicaux que sur les thèmes d'intérêts ou professionnels communs, ou des sites conçus plus comme des points de rencontre que comme des vitrines.
Sciences Humaines - Mensuel N° 108 - Août/Septembre 2000
R. Kraut et al.,
Internet paradox: A social technology that reduces
social involvment and psychological well-being?,
Celui qui se tue pour échapper à sa gloire