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La Nostalgie de l'ange de Alice SEBOLD

Publié le 31 mars 2010 par Melisende

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 La Nostalgie de l'ange
de Alice SEBOLD
(Lecture Commune -
Objectif PAL - 3/123)

Editions J'ai lu,
2005, p. 349
Première Publication : 2002


  Alice Sebold née le 6 septembre 1963, est une romancière américaine. 
The Lovely Bones a été primé :
- du American Booksellers Association Book of the Year Award parmi les Adult Fiction de 2003.
- du
Prix Bram Stoker comme Premier roman 2002 de la Horror Writers Association (il a aussi été nommé pour la catégorie Roman de la même année).
D'Autres livres de Alice SEBOLD :
- Noir de Lune -

Résumé de Quatrième de Couverture :
Nom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie. Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. « Mon prof préféré était celui de sciences naturelles, Mr. Botte, qui aimait faire danser les grenouilles et les écrevisses à disséquer dans leur bocal paraffiné, comme pour leur rendre vie. Ce n'est pas Mr. Botte qui m'a tuée, au fait. Et ne vous imaginez pas que tous ceux que vous allez croiser ici sont suspects. C'est bien ça le problème. On n'est jamais sûr de rien... C'est un voisin qui m'a tuée. »
Susie est au Ciel, et pourtant son aventure ne fait que commencer...

Avis personnel :

Je me souviens très bien du contexte de l’achat de ce livre (dans le Point Relay de la gare de la Part-Dieu, à Lyon, pendant mon été de 1ère - en 2004, si je calcule bien - alors que je rentrais chez moi, après avoir passé quelques jours chez mon amoureux du moment ; j’avais une heure d’attente dans la gare pour le changement de train, et encore trois heures de voyage après les trois heures que je venais déjà de faire…), mais bizarrement, je ne garde aucun souvenir de ma première lecture (si ce n’est une ou deux images floues). J’avais donc prévu, il y a déjà plusieurs mois de cela, de relire ce roman, surtout en constatant qu’un film réalisé par Peter Jackson en était adapté. J’ai donc profité d’une lecture commune lancée sur le forum de Livraddict, pour me plonger une seconde fois dans cette histoire. Même si certaines scènes m’ont semblé familières lors de cette relecture, c’est tout de même comme si c’était la première fois pour moi que je tenais cet objet dans les mains. Et, je pense que, si jamais, dans six ou sept ans, j’ouvre à nouveau ce livre, je n’en garderai pas tellement plus de souvenirs… Je ne sais pas pourquoi l’on a fait autant de bruit autour de ce livre ; certes, l’histoire peut sembler intéressante, mais elle est loin d’être inoubliable, et le style, fluide et assez agréable, n’a rien de vraiment particulier…

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L’intrigue est posée dès la première ligne - aucun suspense de ce côté-là - l’héroïne, Susie Salmon, alors âgée de 14 ans, va mourir, violée et assassinée par l’un de ses voisins. Au paradis, elle observe ses proches se débattre dans le chagrin et faire leur deuil, tandis qu’elle regrette sa courte vie passée sur Terre. Les mois passent, l’enquête piétine, son corps n’est pas retrouvé, son assassin continue de vivre près de sa famille comme si rien ne s’était passé et Susie n’a aucun moyen de conduire son entourage jusqu’à lui. Elle constate amèrement le déclin du couple de ses parents qui s‘éloignent l’un de l’autre, trop abattus par la disparition de leur fille pour tenter de sauver leur amour ; elle voit sa petite sœur grandir et s’épanouir dans un amour sincère alors que la mort plane au dessus de sa tête ; et elle tente de protéger son tout petit frère, blesser si tôt dans la vie… Sans compter sur Ray, le seul garçon qu’elle aura jamais embrassé, amputé à jamais d’une partie de son adolescence ; la jeune Ruth, une de ses camarades de classe qui grâce à son don très spécial, est sans doute la plus proche de Susie. Le temps passe, les voisins oublient Susie, mais pas sa famille, ils ne le peuvent pas ; et Susie, elle, ne parvient pas à se détacher de sa vie passée…
Je me rends compte qu’il est très difficile de faire un résumé de ce livre, car il y a finalement très peu à dire. Les actions sont tout de même rares ; ce sont surtout les réactions des proches et de Susie qui sont mises en avant, ainsi que leur évolution au fil des mois, après la disparition de la jeune fille. Les 350 pages ne s’attardent pas sur le meurtre de la jeune fille - cette partie est décrite très rapidement, sur les vingt premières pages, à peine - et ne font pas non plus grand cas de l’enquête criminelle. Alors, de quoi ça parle ? Et bien, justement, je me rends compte que les 350 pages se lisent plutôt rapidement, mais au final, pour nous dire quoi ? Que la perte d’un être cher c’est dur, mais qu’il faut accepter, faire face, se battre et continuer à vivre coûte que coûte. Voilà ce qui ressort de ma lecture. Suis-je passée à côté de quelque chose ? On suit l’évolution des proches de Susie sur une dizaine d’années, on assiste à leurs peines, à leurs joies,… et on suit la jeune fille au gré de ses pensées et de ses souvenirs, dans son paradis. Le deuil se fait des deux côtés : les proches, car ils ont perdu un être cher et doivent apprendre à vivre sans lui, et Susie, qui doit accepter que plus jamais elle ne vivra, que jamais elle ne grandira, que jamais elle ne connaîtra l’amour… alors, elle vit par procuration ; et c’est cette vie-là qu’elle nous raconte.

Alice Sebold nous offre donc un texte à la première personne du singulier, la narratrice unique étant Susie. Alors qu’habituellement, le « je » me permet de me sentir plus proche du narrateur, ici, Susie est restée comme une étrangère pour moi ; et, étrangement, je me suis beaucoup plus attachée aux personnages qu’elle décrit, sa sœur - Lindsey - notamment, son père ou encore Ruth. Malgré les nombreux souvenirs de sa vie de vivante qu’elle disperse au gré du récit, malgré l’expression de ses sentiments, de ses joies, de ses peines ; je n’ai pas réussi à la cerner, à la comprendre, à l’aimer… Au contraire, j’ai senti Lindsey courageuse, leur père émouvant, Ruth étrange et attachante, le petit frère - Buck - désemparé, la grand-mère amusante et rassurante,… et même la psychologie du meurtrier m’a semblé plus développée et plus « attachante » (en un sens bien sûr, je ne me suis pas prise d’affection pour un type qui a violé et tué plusieurs petites filles, adolescentes et femmes !). En revanche, s’il y a bien un personnage que je n’ai pas réussi à apprécier, du début à la fin, c’est la mère ! Je n’ai pas du tout compris ses réactions et, dans sa façon d’être, elle m’a un peu fait penser à cette mère indigne que j’avais rencontrée dans le texte de Olivier Adam - A l’abri de rien -. J’ai vraiment du mal avec ces mères qui abandonnent mari et enfants parce qu’elles sont faibles et paumées. Difficile à expliquer, mais je ne supporte absolument pas ces figures, alors j’espère ne pas en retrouver de si tôt dans une lecture !

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Alors qu’Alice Sebold a publié La Nostalgie de l’ange au début des années 2000, son histoire naît au début des années 70, le 6 décembre 1973 pour être précise, et s’étend sur une décennie environ. Le meurtre et les années qui suivent se situent dans le petit lotissement tranquille et fade d’une ville des Etats-Unis (lotissement qui m’a un peu fait penser à celui offert par Burton dans Edward aux mains d’argent, vous savez, ce coin où toutes les maisons sont les mêmes - seules couleurs changent - et où tout le monde croit connaître tout le monde…), ville en pleine expansion, alors que les pattes d’eph’ étaient encore au goût du jour. L’auteure a souvent recours à des « flash-back » et, à cause de ces derniers, j’ai eu parfois du mal à m’y retrouver. En effet, Susie nous raconte souvent ce qu’elle voit du haut de son paradis, et sans transition aucune (ni saut de ligne, ni alinéa), poursuit sur un souvenir plus ou moins ancien. La chronologie est bizarre, toute chamboulée. Bien sûr, la trame principale avance dans le temps, de la fin de l’année 1973 à la décennie suivante, mais entre temps, Susie intercale quelques-uns des souvenirs qu’elle a amassé durant sa courte vie, et ceux-là ne sont pas dans un ordre chronologique ; parfois, elle remonte à un souvenir qui date de ses dix ans, et dix pages plus loin, elle nous parle de ses premiers pas… La première année suivant la mort de Susie est très développée (sur plus d’une centaine de pages), et par la suite, les ellipses narratives se succèdent plus ou moins rapidement, passant parfois des mois voire des années sous silence. Je ne sais pas ce qui est le plus « déplaisant », les longueurs narrative de la première année ou les sauts intempestifs par la suite ? Chronologie étrange et déstabilisante.

Je me rends compte que mon avis semble pencher du côté négatif. Je suis assez indécise sur ce roman. On ne peut pas dire que j’ai détesté cordialement (car je l‘ai tout de même terminé et je n’ai pas eu à me forcer), mais je n’ai pas vraiment aimé non plus (je n’étais pas impatiente de connaître le fin mot de l’histoire). Il y a une sorte de malaise qui se dégage de cette histoire ; l’intrigue morbide n’est sans doute pas étrangère à ça, mais je pense qu’on peut aussi en référer au style de l’auteure, assez étrange. Je ne sais pas comment décrire mon sentiment. Peut-être de… l’indifférence face au devenir des personnages, face à l’intrigue ? Indifférence me paraît assez fort comme terme, mais je n’en trouve pas de meilleur pour le moment ; mais, je pense que ce qui a manqué à cette lecture, c’est l’émotion, tout simplement. J’espère voir assez rapidement le film adapté, beaucoup l’ont trouvé très bon, et Evy l’a même préféré au livre ! Je reviendrai vous donner mes impressions, quand je l’aurai visionné !

Les Petits [+] :Ce n’est pas compliqué à lire et ça se lit vite. Suivre l’évolution
des personnages du point de vue d’un ange au paradis est un concept inédit et
intéressant. Je me suis attachée à certains personnages : Lindsey, Jack (le père),
Ruth (la camarade de classe),… Le fin mot de l’histoire (si j’ai bien compris),
est plutôt encourageant : il faut se battre et vivre coûte que coûte,
même après un deuil douloureux.

Les Petits [-] :Je n’ai pas réussi à m’attacher à l’héroïne et à son histoire ;
un manque d’émotions qui m’a rendue assez indifférente à tout… Des souvenirs
empiétant sur la narration sans transition, c’est parfois déstabilisant. Finalement,
quand on y réfléchit, il n’y a pas vraiment d’histoire, alors certains passages
peuvent être assez ennuyeux. La résolution (si on peut dire) de l’enquête est
plutôt bâclée ; même si je sais que ce n’était pas ce qui importait vraiment…

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