photo: Analytik
M6 a diffusé lundi 29 mars en 3ème partie de soirée un reportage au long court mené dans 2 cantines scolaires joliment intitulé: Vive la Cantine.
Ce reportage montre les difficultés rencontrées par un jeune chef épaulé par un médecin nutritionniste pour faire accepter aux enfants la consommation de légumes frais et de saveurs différentes. C’est à une véritable éducation du goût que les cantines doivent s’atteler. Un tel travail au long cours ne peut réussir qu’avec l’implication de toutes les parties prenantes.
Cela commence par la formation des cantinières pour qu’elles découvrent qu’il est possible de cuisiner autrement. Ces dernières sont de bonne volonté mais souvent sont mal formées à leur tâche. Le reportage montre bien que des cantinières fières de leur travail communiquent cette fierté aux enfants et les encouragent ainsi à consommer les plats préparés.
Ce travail continue dans les salles de classe où les enfants sont sensibilisés à la nutrition. Le film montre le jeune chef apportant des légumes en classe. Mais cela peut passer par la création d’un potager à l’école ou la participation de l’école à un jardin familial. Informer les enfants sur les produits qu’ils vont manger et à les sensibiliser à l’impact sanitaire d’une nourriture équilibrée les rend plus sensibles aux plats qu’ils mangent à la cantine.
Cela continue par la mobilisation des élus pour fournir les moyens techniques et financiers à la disposition des cantines scolaires pour qu’elles puissent travailler les légumes et les produits frais dans de bonnes conditions.
Enfin il faut mobiliser les parents et leur faire comprendre que donner des en-cas sucrés à leurs enfants rend ces derniers plus difficiles lors du repas à la cantine car ils sont à moitié rassasiés.
Si tous ces éléments sont réunis, progressivement les enfants se mettent à apprécier les repas équilibrés et les déchets diminuent drastiquement.
Mais pour cela encore faut-il qu’il reste des cuisinières dans les cantines !! Ce reportage se déroule dans des établissements où il existe encore une vrai cuisine et où les plats sont fabriqués et consommés sur place; ce que l’on appelle des cantines en liaison chaude.
Ce modèle a malheureusement tendance à disparaître. De plus en plus les cuisines individuelles gérées par les communes sont fermées au profit de cuisines centrale gérées par des sociétés de restauration collective. Dans les cuisines centrales les plats sont préparés la veille, conservés au froid et réchauffés sur place dans les cantines. Ceux qui ont visité une cuisine centrale savent qu’un tel travail sur les plats et d’éducation auprès des enfants est quasiment impossible puisque la confection des repas est complétement déconnectées du lieu de consommation.
On mesure alors tous le travail que cela représenterait de revenir à des cuisines individuelles dans des communes où une cuisine centrale a été mise en place.
Pour visionner le film de M6: Vive la Cantine
Pour en savoir plus: Visite de la cuisine centrale de Rueil Malmaison