NY me fait rêver

Publié le 30 mars 2010 par Badiejf

Demain le grand jour. Tout le monde se met beau pour aller à NY discuter de l'avenir d'Ayiti, de sa reconstruction surtout. Ici, pendant que certains s'énervent sur le déroulement de cet exercice et la place que les ayisien (les vrais) y auront, d'autres n'ont aucune once d'inquiétude sur ce qui sortira de cette conférence, c'est-à-dire rien… On entend les premiers - ceux qui sont inquiets - sur les ondes des postes de radio (la radio poubelle est populaire en Haïti malheureusement) et dans l'arène politique. Des politiciens vocifèrent contre le pouvoir en place (le Président et son parti) et les internationaux. Ensembles et sans la participation des vrais ayisien, on aurait concocté un plan qui sera présenté à NY et qui nous permettra de nous graisser la patte. Comme caricature, c'est assez efficace dans la mesure où c'est simple et en partie appuyé sur la vérité, ou du moins une certaine lecture de la réalité. Les quelques présidents qui ont quitté le pays (il y en a au moins trois en exil présentement) ne se promènent effectivement pas en Lada. Ces discours sont très fortement teintés par une forme de nostalgie nationaliste et une lecture de l'histoire où le blanc est associé à l'esclavagisme exploiteur. Ici encore, simple mais avec une certaine efficacité. 'Ayiti a inventé la démagogie' me dira un collègue. Pour les seconds, ceux qui ne s'énervent pas, l'avenir sera encore une fois un 'copier-coller' du passé. Un xième plan pour sortir la population ayisiènn de la descente aux enfers dans laquelle elle semble inexorablement inscrite, un xième plan qui restera dans les cartons. Pour moi maintenant (j'oublie encore une fois ma ligne éditoriale, désolé), je n'arrive pas à faire autre chose qu'à me mettre sur le mode idéaliste. Naïf-conscient, ça existe je vous le jure, j'en suis. Je demeure confortable dans cette position du 'bon gars un peu imbécile' qui ne veut pas voir la partie triste de la réalité, qui espère fondamentalement qu'une étincelle d'humanité sortira de ce grand forum. Les moyens et l'expertise sont là. Si les dirigeants d'Ayiti comme ceux de la communauté internationale arrivent, cinq minutes seulement, à sortir des discours creux et à laisser tomber les différents intérêts qui régulent leurs actions et qui expliquent leur sclérose, peut-être pouvons nous croire que le sort des 8 millions d'haïtiens qui ne mangent pas tous les jours commencera à s'améliorer. NY m'a toujours fait rêver…