Magazine Cinéma
Synopsis :
Michael Moore s'attaque à la crise financière et prend d'assaut Wall Street, en dénonçant "la plus grande escroquerie de l'histoire américaine".
Critique :
Je n’avais pas vu le documentaire lors de sa sortie en salle, aussi, le fait de recevoir le DVD grâce aux équipes de Cinétrafic a permis de combler ce manque. J’ai donc découvert le week-end dernier ce dernier documentaire « citoyen » de Michael Moore, cette fois-ci en adéquation presque absolue avec le contexte 2010 : la crise financière.
Ici, le propos est clair : le capitalisme c’est mal. Moore ne cherche ni l’objectivité ni les avis divergeant. Le montage, les interviews, les images d’archives convergent vers cette même finalité de manière totalement revendiquée, à grand coup d’opérations coup de poing typiquement Moorienne (enrouler la bourse de rubans jaune de scène de crimes).
Peut-être est-ce le passé de Moore qui explique cette prise de position aussi radicale, aussi explicite toujours est-il que Capitalisme A Love Story apparait à ce jour comme son documentaire le moins convaincant, justement en raison du tir à boulets rouge unilatéral. Évidemment que dans le fond, son propos est honorable mais c’est dans la méthode que le bas blesse. Sous couvert de cas isolés que l’on présente comme exemples, il tire ses conclusions et ses généralités sur le système économique actuel.
Ceci étant, le pouvoir d’enquêteur singulier du cinéaste permet de mettre en exergue des pratiques scandaleuses dans certaines grandes firmes US, notamment le principe des assurances vies que souscrivent les entreprises pour les employés. En cas de décès, l’entreprise est indemnisée, pas la famille.
Choquant, révoltant, évidemment. Moore sait s’y prendre pour nous accrocher avec la corde sensible et force est d’admettre qu’il y parviendrait presque. On a envie d’adhérer, de soutenir presque les yeux fermés ce procès d’un Wall Street nauséabond, source des malheurs du monde. Mais je ne peux m’empêcher de penser que les explications sont certainement bien plus fines que ce que l’on nous donne à croire. Ici, c’est un peu « Soyez anti-capitaliste pour les nuls » et c’est ce coté finalement très, voire trop, simpliste qui laisse un gout amer dans la bouche.
Je ne remets pas en cause la sincérité de Moore mais sa dernière réalisation est surement plus à classer dans les tracts télévisuels qu’autre chose. Pour les personnes qui suivent un tantinet l’actualité économique mondial, il n’y aura pas grand-chose de neuf à se mettre sous la dent, pour les autres, ce sera l’occasion de découvrir quelques pratiques lamentables outre-Atlantique.
Technique : image & son
Clairement, je n'ai pas été super regardant sur ces critères qui ne font pas vraiment partis de la grille de test lorsqu'il s'agit d'un documentaire de ce type.
Néanmoins, les images tournées à l'heure actuelle demeurent très propres, sans grain ni macro-blocs, même sur une télévision relativement grande. Un traitement très honorable pour un DVD documentaire qui rassurera les futurs acheteurs, je l'espère en tout cas.
Pour le son, deux options : VF doublée ou VO sous titrée. L'un comme l'autre demeurent correctes. J'ai pour ma part regardé (par flemme je l'avoue) le film en VF doublé et cela ne choque jamais, les doublages étant bien réussis.
Bonus :
Petit bémol sur le packaging vraiment de base. Plus bête ca n'existe pas, c'est un peu dommage.
Les documentaires qui accompagnent le film sur le DVD (ils sont listés ci-dessous) permettent notamment de prolonger certains extraits, interviews ou images d'archives que l'on retrouve dans le film. Ces versions prolongées permettent donc d'éviter la sortie du contexte de tel ou tel propos. Il faut prendre ces bonus vraiment comme des extensions du film et non comme des add-ons gadgets et avant tout marketing.
Je vous recommande donc de les regarder intégralement car leur valeur ajoutée demeure importante, surtout à la suite de la découverte du film.
- Arnaqueurs et banques : désolé, vous êtes finis à Flint, Michigan
- Le député Elijah Cummings ose dire l’indicible
- Chris Hedges, journaliste du NY Times lauréat du Pulitzer, parle de cette machine meurtrière qu’on appelle le Capitalisme
- Les riches ne vont pas au paradis (un endroit leur est spécialement réservé)
- Si seulement on avait écouté Jimmy Carter en 1979
Capitalism : A Love Story
Un documentaire de Michael Moore.
Editeur : Paramount
http://www.paramountpictures.fr/
Date de sortie : 25/03/2010