En Italie, après une agression homophobe dans une boite de nuit, un jeune italien se décide à porter plainte. Mais, au commissariat, il n’a absolument pas été écouté. Les associations LGBT italiennes ont immédiatement réagi.
Tout commence sur la piste de danse de la boite de nuit Mon Amour à Rimini, en Italie, le 13 mars 2010.
Un jeune gay italien, d'origine marocaine, se laisse tenter par un baiser de son petit ami.
Ce garçon de 26 ans raconte que très vite, le videur est venu le chercher et l’a conduit à l'extérieur de l'établissement.
Il l’a alors insulté, en le traitant de "tapette de merde" et l’a menacé de représailles s'il se représentait.
Le videur n'a d'ailleurs pas attendu pour passer à l'acte, revenant ensuite accompagné d'un collègue pour le passer à tabac, ce qui a valu au jeune gay un traumatisme crânier léger.
Ce n'est que grâce à l'intervention d'un troisième vigile que les coups ont pris fin.
De son côté, la gérante de l'établissement dément évidemment l'existence d'une telle agression.
Ensuite, très choqués, les deux amoureux sont d'abord restés cloitrés à leur domicile, avant de se décider à porter plainte.
Mais une fois au commissariat, le soutien n'est pas vraiment au rendez-vous.
Le policier qui a accueilli le jeune homme, lui a d’abord dit "Si tu avais embrassé une fille, il ne te serait rien arrivé".
L'agent a ensuite refusé de déclarer l'agression comme une agression homophobe, refusant même de parler de "compagnon" et qualifiant son partenaire de simple "ami".
Maura Chiulli, secrétaire de l'association LGBT Arcigay, alertée au même moment, a vivement protesté en déclarant "C'est un cas terrible d'homophobie. Depuis plusieurs jours nous suivons la victime et nous lui apporterons toute l'aide nécessaire, psychologique, comme juridique, pour l'accompagner dans cette épreuve".
Paolo Patanè, président national d'Arcigay, est consterné.
Il a dit "Cet incident grave nous montre qu'on ne peut plus reculer, il faut une extension de la loi Mancino, (loi de lutte contre les discriminations) pour les crimes commis en raison de l'orientation sexuelle".
En octobre 2009, après de longues discussions qui ont duré plus d'un an, un projet de loi prévoyant un délit d'homophobie présenté par Anna Paola Concia, députée lesbienne du Parti démocrate (PD), a été définitivement enterré au Parlement italien.
Et ce en dépit de violentes agressions homophobes survenues dans plusieurs villes du pays, et notamment à Rome.
Pour l’Union des Démocrates Chrétiens (UDC), l'introduction dans le code pénal de "l'orientation sexuelle" comme circonstance aggravante d'un délit et comme motif de discrimination tout court, "risque d'avaliser des pratiques sexuelles de n'importe quel type".
Cet abandon du projet de loi a provoqué beaucoup de polémiques entre la majorité et l'opposition, et même au sein du Parti Démocrate (PD), car Paola Binetti, membre de l'Opus Dei et personnalité emblématique des catholiques conservateurs au sein du Parti démocrate, a voté contre ce projet de loi.
Le climat de violence qui vise la communauté LGBT italienne persiste donc en Italie.
Les députés refusent de protéger les LGBT et de lutter contre cette violence en votant des lois.
Et la Police ne veut pas prendre en compte les plaintes pour violences homophobes.
Mais quoi d’étonnant dans un pays encore très influencé par l’Église catholique romaine qui condamne l’amour homosexuel et nie la notion d’homophobie?
Que reste t’il aux LGBT pour être protégés comme chaque citoyen?
Seigneur, protège l’amour et la différence.