Grèce - Une action rapide est nécessaire pour endiguer le chômage croissant des jeunes, d'après l'OCDE

Publié le 24 mars 2010 par Xp14
Les jeunes des pays de l’OCDE ont été gravement touchés par la crise économique. En Grèce, le chômage des jeunes, qui atteint déjà des niveaux élevés, devrait encore s'aggraver dans les mois à venir, d'après un nouveau rapport de l'OCDE.
Le gouvernement est appelé à concentrer ses efforts sur les réformes susceptibles de produire rapidement des résultats sans accroître les dépenses, notamment l'amélioration de la formation à la recherche d'emploi et la réorientation des aides à l'embauche vers les chômeurs de longue durée.
Selon le rapport Des emplois pour les jeunes : Grèce, le taux chômage des jeunes, qui s'établissait déjà à 25.3 % en septembre 2009, pourrait atteindre 28 % à la fin de 2010. Même avant la crise, la Grèce affichait l'un des taux de chômage des jeunes les plus élevés de l'OCDE : 20.6 % en 2008, contre une moyenne de 13.2 % dans la zone OCDE.
La probabilité pour un jeune Grec de connaître le chômage de longue durée est deux fois plus importante que pour ses homologues dans la plupart des pays de l'OCDE, et ses chances d'occuper un emploi sont également moindres. Le taux d'emploi des jeunes était inférieur de 20 points de pourcentage à la moyenne de l'OCDE en 2008 (tableau A).
“Les jeunes sont particulièrement vulnérables dans ce contexte de crise de l'emploi”, a déclaré le secrétaire général de l'OCDE, M. Angel Gurría. “Tout doit être mis en œuvre pour que les jeunes grecs restent en contact avec le marché du travail afin d'éviter la stigmatisation future de cette génération.”
Les réformes annoncées en octobre 2009 pour réaménager les programmes d'insertion professionnelle et réduire le montant des contributions de sécurité sociale des petites entreprises qui emploient des jeunes vont dans la bonne direction, écrivent les auteurs du rapport. Mais les efforts de réinsertion sont trop centrés sur des aides coûteuses en faveur de l'embauche, tandis que le niveau relativement élevé des coûts de main-d'œuvre et des règles de licenciement très strictes pour les travailleurs non manuels découragent les employeurs de recruter des jeunes sans expérience, ce qui rend d'autant plus difficile leur entrée dans la vie active.
Face à ces problèmes, l'OCDE recommande à la Grèce de prendre les mesures suivantes :
• Obliger les jeunes à suivre une formation à la recherche d'emploi dès le début de la période de chômage et réserver les mesures plus coûteuses à ceux qui n'ont pas réussi à trouver un emploi après une période d'accompagnement ;
• Limiter les aides à l'embauche aux emplois comportant une formation et cibler leur application sur les jeunes chômeurs de longue durée, sur les jeunes chômeurs ayant abandonné très tôt leurs études et sur les jeunes sans emploi et non scolarisés depuis plus de six mois ;


• Adopter un contrat de travail unique assorti d'une protection modérée contre les licenciements et allonger la période d'essai des contrats à durée indéterminée ;
• Aider les entreprises qui embauchent des travailleurs sur des postes comportant une formation et rémunérés au salaire minimum ou à des taux proches de celui-ci en diminuant leurs cotisations de sécurité sociale ;
• Créer une filière professionnelle unique dans le deuxième cycle du secondaire, associant enseignement

théorique et apprentissage en entreprise ;
• Étendre l’apprentissage afin de couvrir davantage de professions et inciter les employeurs, particulièrement les PME, à accueillir plus d’apprentis.