Géraldine Dunbar
Transboréal
320 pages
Résumé:
C’est par le Transsibérien que Géraldine Dunbar a choisi de découvrir la Russie. À bord du « train des trains », dans les gares et les villes où elle fait étape, la jeune voyageuse croise des gens d’horizons divers : cheminots, artistes, vendeurs ambulants, étudiants, militaires, chasseurs et pêcheurs, vétérans, anciens déportés ou nouveaux riches. Ces rencontres lui permettent de mieux comprendre la société russe, où coexistent deux générations : l’une nostalgique de l’époque soviétique et l’autre plus tournée vers l’Occident. Après 10 000 kilomètres à travers la steppe et la taïga, de l’Oural à l’Amour en passant par les rives du lac Baïkal, l’auteur atteint l’océan Pacifique. Quatre mois d’enchantement, à goûter les zakouskis et le charme des conversations, à contempler l’infini des paysages, à visiter les villes de Sibérie et à vivre au rythme des chefs de wagon pour, enfin, faire siens les mots de Tolstoï : « Est seul vivant celui qui aime. »
Mon commentaire:
Prendre le Transsibérien, c'est un voyage de 9288 km à travers l'Europe et l'Asie, à travers la taïga, les steppes, les plaines, les collines, les bois et les montagnes. Le train prend son départ à Moscou et termine son voyage de sept jours et six nuits à Vladivostok.
Ce périple sur le Transsibérien, Géraldine Dunbar en rêvait depuis longtemps. Une rencontre dans le métro lui donne le petit coup de pouce qu'il lui manquait. En mai 2004, elle s'embarque sur le Transsibérien pour un voyage de quatre mois. Elle part seule. Toutefois, elle ne le restera pas longtemps. Son périple est ponctué de rencontres toutes plus intéressantes les unes que les autres.
Seule sur le Transsibérien n'est pas un récit de voyage comme les autres. L'éditeur chez lequel il est publié souhaite promouvoir les récits de voyage qui mettent au centre de tout l'homme et la nature. Le récit de l'auteur est à saveur humaine: qui sont ces Russes? Jeunes, vieux, à quoi rêvent-ils? Que désirent-il? Comment perçoivent-ils le monde et la Russie? La voyageuse interroge les gens qu'elle rencontre. Sur une banquette de train, elle partage avec les autres nourriture, pensées, idées, discussions. Les voyageurs et les Russes qu'elle rencontre en font tout autant. Invitée à partager leur maisonnette, leur repas ou leurs souvenirs, Géraldine Dunbar nous les fait partager à son tour dans son récit.
La politique, l'économie, le ravitaillement, la guerre, les coutumes, tous les aspects de la vie quotidienne des Russes sont abordés par les yeux et les histoires des gens qu'elle rencontre. Ses lectures autour de la Russie ont également façonnées sont voyage car elle en fait souvent allusion. Le guide offre en complément, un florilège d'extraits de textes issus de la littérature Russe, des idées de lectures, de films et de musique pour approfondir le sujet, des notes et conseils de voyage. Le livre contient également plusieurs photographies en couleur avec des légendes.
À de nombreux moments pendant ma lecture, j'ai été touchée par tout le côté humain qui s'en dégage. Chaque rencontre que fait l'auteur est importante et laisse une trace en elle. Elle nous le transmet à merveille et à plusieurs moments j'ai été émue par sa façon de voyager. Elle a une sensibilité qui se perçoit dans son récit et qui est loin des voyages organisés et des Clubs Med. C'est, quant à moi, la vraie façon de voyager. Ou du moins, celle qui nous en apprend le plus sur les autres et sur nous-mêmes...
Seule sur le Transsibérien est un voyage centré sur l'humain et la nature. Un captivant récit de voyage pour tous ceux qui rêvent de la Russie et de son train mythique. Une belle découverte qui me donne envie de piocher dans le fond de l'éditeur à la recherche d'autres bijoux du même genre. À découvrir!
Quelques extraits:
"Je ferme les yeux en imaginant une scène mirifique: Borodine, Moussorgski, Tchaïkovski, Rimski-Korsakov, réunis dans ce hall. De jeunes compositeurs romantiques en train de patienter, billet dans la main, tout en fredonnant le thème de leur prochain opéra, ballet ou symphonie. J'imagine ensuite Tolstoï, dessinant les contours de ses personnages au hasard d'une promenade sur le quai. La gare comme lieu de création..." p.62
"Le lac Baïkal... Pur comme une larme versée de l'univers." p.167
"Sept jours et six nuits à bord d'un train [...] Le monde fut créé en sept jours. L'amitié transsibérienne aussi." p.215
"Le désir est un souvenir qui espère." p.263
En complément:
Le site web des éditions Transboréal.