La direction de Continental a proposé aux salariés du site de Clairoix un emploi d’opérateur de production dans une filiale située à Bizerte en Tunisie. Emploi
rémunéré 260 dinars, soit 137 € sur treize mois et régi par la convention collective tunisienne.
Après avoir accepté le passage aux 40 heures en échange du maintien en activité de leur usine, puis subi la condamnation de certains salariés en lutte contre sa fermeture, cette proposition de
reclassement apparaît comme une nouvelle humiliation pour les salariés.
Bien que la direction précise appliquer ici une stricte obligation légale, cet exemple est symptomatique du blocage du dialogue social en France en matière de restructurations et de la situation
d’abandon dans laquelle sont laissés les salariés par le gouvernement.
L'Etat et le gouvernement doivent s’assurer qu'aucune des obligations légales de l'entreprise ne soit ignorée. Ils doivent surtout garantir que, lorsqu’une fermeture est inévitable, elle se passe
dans les meilleures conditions sociales et financières. Ils doivent veiller à ce qu'un territoire ne soit pas dévasté par le départ d'un acteur économique de premier ordre, faciliter un retour
rapide à l'emploi et, surtout, fournir un vrai revenu de remplacement aussi longtemps que nécessaire aux salariés licenciés.
Pour qu’aucune restructuration ne soit source d’injustice sociale, le Parti socialiste propose, en amont des licenciements, la mise sous tutelle temporaire par le Tribunal de grande instance des
entreprises responsables de pratiques contraires à l’intérêt de long terme de l’entreprise et mettant en danger l’emploi. Lorsque la restructuration est rendue inévitable par des difficultés
économiques majeures, il faut renforcer la concertation avec les représentants syndicaux, par la mise en place de mécanismes d’incitation à la négociation du plan de sauvegarde de l’emploi.
L’absence d’accord pourrait entraîner en ce sens un contrôle renforcé par l’administration du travail et une taxation, proportionnelle au nombre de salariés licenciés.