Mardi dernier, Nicolas Sarkozy présidait aux obsèques du brigadier-chef Jean-Serge Nerin, tué à Dammarie-les-Lys par un homme appartenant vraisemblablement à l'ETA. Le premier ministre espagnol, José-Luis Zapatero, avait fait le déplacement, pour témoigner sans doute la reconnaissance de l'Espagne pour l'aide que lui apporte la France dans sa lutte contre le terrorisme. A ma grande stupéfaction, j'ai alors entendu notre Président déclarer : " J'ai le plaisir et l'honneur d'accueillir le premier ministre espagnol [...]".
Décidément, cet homme ne sait pas se tenir convenablement. Son amour de l'argent et de sa propre gloire le prive de toute dignité. Peut-être que son excellence dans des prestations qui nous font regretter Louis de Funès n'est pas compatible avec la capacité de manifester un recueillement ému dans des circonstances tragiques.
Il est possible qu'il s'évertue à disputer à Raymond Poincaré le surnom d'homme qui rit dans les cimetières. Nous l'avons déjà vu ricaner lors de l'hommage à des soldats français tués en août 2008 en Afghanistan , badiner avec des admiratrices sur le plateau des Glières en mai 2009. Le voilà heureux de recevoir M. Zapatero à l'occasion d'un hommage de la Nation à un père de famille de quatre enfants tué en service.
Ceci me rappelle un épisode d'une nature voisine, mais dans la sphère privée, auquel j'assistai il y a quelques années. Dans un village de la France profonde, on enterrait l'épouse d'un propriétaire terrien, d'un âge plus que respectable. A l'issue de la cérémonie, alors que parents et amis partageaient quelques verres, le veuf confia à un proche : " N'empêche, tous mes fermiers étaient là, ça m'a fait bien plaisir ! ".
A chacun ses plaisirs, pour l'un quelques fermiers suffisent, pour l'autre, il faut déplacer un premier ministre étranger. Quant à avoir une pensée pour les morts .....