« La vie passera comme un rêve » sont les mémoires de Gilles Jacob, « Monsieur Cannes », longtemps sélectionneur du célèbre festival dont il est maintenant le président.
Les cinéphiles et amateurs de stars seront ravis de découvrir milles anecdotes sur les négociations, tractations et autres batailles menées pour obtenir la sélection de tel film, la venue sur les marches de telle actrice ou de tel réalisateur, mais aussi pour « contenir » des présidents du jury parfois bien peu diplomates ou bien capricieux.
Gilles Jacob n’hésite pas à égratigner, toujours avec une certaine bienveillance, les comportements difficiles de certaines personnalités, qu’elles viennent du cinéma ou du monde politique.
Il nous fait également part de ses coups de cœurs et livre petit à petit quelques morceaux choisis de sa vie privée, entremêlant souvenirs d’enfance et déjeuners hollywoodiens.
Ce récit extrêmement détaillé, peut être trop parfois, est à l’image d’une grande malle dans laquelle tous les souvenirs de l’auteur auraient été entassés : on découvre pêle-mêle une anecdote, une rencontre, un voyage. Les époques se mélangent tout comme les différentes vies de Gilles Jacob, selon les différentes professions qu’il a exercé ou selon les épreuves traversées par sa famille, pendant la guerre où il a fallu se cacher pour ne pas être déportés, mais aussi plus tard, quand le mariage de ses parents se brisera en silence.
Le récit est sincère. Les épreuves personnelles de l’auteur se juxtaposent avec les rencontres inoubliables offertes par son métier et avec les paillettes de la montée des marches du festival de Cannes.