Baby shower: réunion à majorité féminine organisée pour (souvent par) la femme enceinte, dans le but d’arroser un bébé pas encore né de babioles parfois utiles. Une soirée réputée sans chichi et sans papa durant laquelle les nanas sont autorisées à causer biberon et les hommes priés d'aller tâter du bourbon. Ailleurs. Tu prends tes clics sinon c'est la claque. Bien sûr, pour les barbus qui se saluent en se faisant mal (épaule, main, dos, à choix) c’est un bon moyen d’aller tutoyer du goal en proférant des jurons mais l'homme moderne, lui, s'interroge. Pourquoi n'aurais-je pas le droit, moi aussi, de jouer à lécher des couches souillées de chocolat de cuisine? De brandir un tire-lait flambant neuf en glissant sur le godemiché de la copine? De parler de cul avant d'en torcher? De chanter des bêtises avant d'en punir?
De plus, ce qui peut passer pour un cadeau dans les bras d’une femme enceinte shootée aux hormones, devient un fardeau à construire, faire fonctionner, réparer et jeter une fois dans les mimines de bébé (ou de papa). Un casque antibruit, une boîte familiale d’antidépresseurs et un punching-ball sont souvent aussi appropriés qu’un baby-phone dolby surround, ou qu’une poussette fabriquée par la NASA. Alors franchement, mieux vaut être présent au moment du déballage.
Mais quand, cerné de femmes (dont la mienne), je me suis décidé à dénoncer ce qui apparaît clairement comme une odieuse discrimination, c’est en compagnie de milliers de points d’interrogation qu’une invitation s’est échappée de la bouche de l’une d’elles. Il n’y a rien de pire que d’être convié sans conviction.
Décidément, je n’aime pas les soirées sexuellement orientées.
Alors si les femmes commencent à trier leurs combats dans la guerre des sexes, je sens que Daddy Soon va virer féministe.