Le Nom du Vent
Chronique du tueur de roi - Première Journée
J'ai été exclu de l'Université à un âge où l'on est encore trop jeune pour y entrer. J'y étais allé pour apprendre la magie, celle dont on parle dans les histoires. Je voulais apprendre le nom du vent.
Mon nom est Kvothe.
Vous avez dû entendre parler de moi.
Un homme prêt à mourir raconte sa propre vie, celle du plus grand magicien de tous les temps. Son enfance dans une troupe de comédiens ambulants, ses années de misère dans une ville rongée par le crime, avant son entrée, à force de courage et d'audace, dans une prestigieuse école de magie où l'attendent de terribles dangers et de fabuleux secrets...
Découvrez l'extraordinaire destin de Kvothe : magicien de génie, voleur accompli, musicien d'exception... infâme assassin.
Découvrez la vérité qui a créé la légende.
Extrait : Mon nom est Kvothe, ce qui se prononce presque comme "Quoth". Les noms sont importants, car ils en disent long sur une personne. J'ai moi-même eu bien plus de noms quon a le droit d'en porter.
Les Adems m'appellent Maedre. Ce qui, selon la façon dont on le prononce, peut vouloir dire "La Flamme", "Le Tonnerre" ou "L'Arbre fendu".
"La Flamme", c'est évident à peine m'a-t-on aperçu. Mes cheveux sont d'un roux flamboyant. Si j'étais né quelques siècles plus tôt, on m'aurait sans doute pris pour un démon et brûlé vif. Je les coupe court, mais ils sont d'une nature rebelle. Dès que je les laisse pousser, ils se hérissent et on dirait que j'ai pris feu.
"Le Tonnerre", je l'attribue à ma voix de baryton et au fait que j'ai arpenté les tréteaux des théâtres dès mon plus jeune âge.
Je n'ai jamais trouvé que "L'Arbre fendu" soit très significatif. Bien que, avec le recul, j'imagine que l'on pouvait considérer ce surnom comme en partie prophétique.
Mon premier mentor m'appelait E'lir, parce que j'étais malin et que je le savais. Ma première véritable maîtresse m'appelait Dulator parce qu'elle en aimait la sonorité. J'ai aussi porté le nom de Shadicar, de Doigts légers et Six Cordes. On m'a aussi appelé Kvothe, Celui qui ne saigne pas, Kvothe l'Arcaniste et Kvothe le Tueur de Roi. Tous ces noms là, je mes ai gagnés. Je les ai mérités et j'ai payé pour chacun d'eux.
L'avis de Dazboness : Premier ouvrage de ce qui semble appelé à être une trilogie de haut vol, cette Première Journée des récits de la vie de Kvothe le Tueur de Roi est une ouverture aussi épique qu'exaltante. Patrick Rothfuss nous gratifie là d'un impeccable chef d'oeuvre d'écriture, aussi bien dans le style, que dans la narration, aussi bien dans la trame de son histoire que dans ses anecdotes.
Les personnages principaux, réunis afin d'évoquer la véritable et complète histoire d'une légende vivante que beaucoup croient mort (alors que celui-ci voudrait l'être) vont aller de surprise en surprise, en assistant à la démystification de certaines histoires devenues célèbres, tout en en découvrant de nouvelles bien plus surprenantes et terribles car vraies et lourdes de sens.
La galerie de visages qui parcourt l'histoire à ses côtés est digne des grandes sagas de la fantasy, faisant la part belle aux intrigues, aux complots, aux mystères, et aux femmes. Pas un personnage n'est de trop ni ne se trouve là inutilement ou par hasard. Chaque chose et chacun est à la place exacte où l'auteur les place car leur place n'est nulle part ailleurs : ils servent ainsi admirablement le récit.
L'auteur distille à l'envie et avec justesse les épisodes de la vie de Kvothe lorsqu'il était encore jeune, apprenant la vie auprès de dibvers maîtres, et de ses premières tragédies d'une liste que l'on devine longue. Les pauses aménagées dans la relation du passé permetent de voir ce que Kvothe est aujourd'hui et rend la comparaison d'autant plus intense et douloureuse, nous faisant nous demander ce qui a pu arriver d'autre pour qu'il devienne ainsi... et ce qu'il faudrait pour qu'il redevienne ce qu'il a été.
Un roman dont la suite fait saliver d'avance.
Auteur : Patrick Rothfuss
Editeur : Bragelonne
Prix : 25 euros
Nombre de pages : 782
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