[Critique] La rafle

Paris, 16 juillet 1942, 4h du matin. «La solution finale» est déjà décidée depuis le 20 janvier 1942 à la conférence de Wannsee. L’ordre est donc donné, dans toutes les Nations d’Europe occupées par les Nazis, de rassembler les juifs pour les conduire en Pologne, terre de «non droit» depuis la fuite du gouvernement polonais, pour y être exterminés.

Orchestrant avec soin la mise en scène d’une des pages les plus sombre de l’histoire de France, curieusement occultée des manuels scolaires français, la réalisatrice Roselyne Bosch livre un pamphlet vibrant contre l’inhumanité et l’intolérance. Le point d’orgue étant sans doute la reconstitution du Vélodrome d’Hiver ou Vel D’Hiv’ où furent entassés environ 13 000 juifs, hommes, femmes ou enfants.

Ces jeunes acteurs ou actrices semblent être les vrais stars du film, détrônant sans mal leurs aînés plus connus à qui ils fauchent malicieusement la vedette.

L’Expérience de Milgram, qui « fête » ces 50 ans cette année, revient en force sur le devant de la scène, occupant les médias du cinéma ou de la télévision (cf. la récente diffusion sur France 2 du « Jeu de la Mort »). Il est étonnant, de réfléchir à ses différents aspects juste après la vision du film, le film illustrant le thème de la « soumission à l’autorité ». Ou comment un bourreau peut sommeiller en chacun d’entre nous. On regrettera pourtant des trémolos manquant parfois de justesse ou de bon ton, de grands débats comme l’inaction des alliés ou la complicité de Vichy et de l’administration française étant expédiés en une réplique de dialogue ou quelques secondes d’images… En quelque sorte, une auscultation de la capacité humaine de monstruosité pour les nuls.