La dégustation à La Grappe a non seulement été remarquable pour la qualité des vins présentés, mais d’un didactisme d’école, quant à la mise en évidence des terroirs et des sous-sols.
Que les Lucky Lucke de carton pâte, les fanochés du bulbe, les étroits en tout genre qui crachent sur les vins de Bordeaux, au nom de je ne sais quelle uniformisation du goût, et autres billevesées sortent un peu de leur bulle et goûtent au lieu de s’époumoner dans des propos dignes du « Café du Commerce ».
Les terroirs argilo-calcaires ont des signatures tanniques plus fermes que celles d’autres sous-sols, les argiles donnent plus de rondeur aux vins, les graves offrent des profils plus allongés, avec des tannins plus délicats.
Voici les vins, que je commenterai plus en détail dans le contexte de leur appellation ,qui ont été brillantissimes
Vrai Canon Bouché : met Fronsac au niveau des meilleurs Saint Emilion (92-93)
Brown: velouté, des tannins racés, un retour au premier plan dans son appellation (92-94)
Domaine de Chevalier (rouge) : Un chevalier du ciel… (95-97)
Smith Haut Lafitte : Un remarquable équilibre, un fondant superbe, des tannins parfaitement enrobés ( 96-98)
Poujeaux: quand les tannins de la rive gauche vous feraient croire que vous êtes en rive droite (90-93)
Petit Village : charnu, sphérique, plein, moelleux aux fruits extrêmement gourmands, je ne l’ai jamais goûté à ce niveau ( 93-95)
Berliquet : finesse, élégance, il en impose avec classe sans rouler des mécaniques (92-94) .
Clos Fourtet : impressionnant dans la justesse de ses proportions (95-96)
Larcis Ducasse : le plus abouti, probablement de toute son histoire. Il fera aimer les Bordeaux même à tous les aigris, et aux pisse-vinaigre (97-100)
Pavie- Macquin : La puissance et la gloire, des tannins d’une grande race dans cette propriété, dans le velouté du toucher à ce stade de la dégustation (96-99).
Et cette liste est loin d’être exhaustive, nous y reviendrons…
Daniel