L’équinoxe de printemps vient de passer, L’hiver est derrière nous. Mais ce n’est pas pour tout ça que nous connaissons le beau temps. Aujourd’hui c’est dimanche des rameaux; les gens de la campagne, les anciens tout au moins regardent dans quelle direction souffle le vent; certains disent même qu’il faut regarder pendant la messe des rameaux. En général ce sera le vent dominant pour une bonne partie de l’année. Si cette croyance se justifie, 2010 ne devrait pas connaître la sécheresse car il a plu abondamment durant toute la matinée avec vent d’ouest – sud ouest. Normalement, une année humide est plus favorable pour l’agriculture mais je redoute toujours l’ excès d’eau. Les terres de Vernois n’aiment pas ça. On en reparle en fin d’année.
Depuis une quinzaine de jours j’ai pu commencer les travaux habituels de printemps
J’ai révisé et remis en état les clôtures électrifiées. Cette année elles n’étaient pas trop abîmées, même le long de la rivière qui n’a connu qu’une crue de petite importance. J’aime bien être prêt à mettre quelques animaux dehors dès les premiers jours de soleil: 2 ou 3 vaches par pré, une dizaine de jeunes sur 2 parcelles, 5 génisses de 2 ans sur une autre parcelles,les taureaux ailleurs, etc. Ainsi j’en ai déjà 35 au pré. Quand arrive le printemps je n’aime pas voir les animaux dans les bâtiments, j’ai l’impression qu’ils sont mal et ont trop envie de retrouver l’herbe. Le travail journalier se trouve allégé. Même si je dois alimenter les animaux lâchés, j’utilise bien moins de fourrage. Les stocks sont bas même après avoir acheté un chargement de foin.
L’azote est épandu sur les cultures ainsi qu’un engrais à base de chaux sur une partie du Grand Pré où la végétation traduit un excès d’ acidité. J’espère que cet amendement donnera un peu d’appétence à l’herbe et que les animaux laisseront moins de refus. J’ai fait appel comme depuis plusieurs années déjà à une entreprise pour faire ce travail. Cette fois c’était un quad tractant un semoir qui épand sur 24 m de large; C’est rapide, efficace et très spectaculaire. Les possibilités de franchissement de cet engin sont vraiment incroyables.
Entre 2 vêlages j’ai pu labourer et semer de l’avoine à Corfeuil. Il faisait très beau en début de semaine dernière, la terre s’est bien prêtée à ce semis. Au printemps je trouve toujours agréable de travailler cette parcelle qui domine la vallée de l »Arroux avec vue imprenable sur les collines du Morvan. Chantal a profité de ce moment privilégié pour m’apporter un pique-nique.
L’avoine est une céréale secondaire, mais très « rafraîchissante »pour les bovins et stimulante voire excitante. En fin d’hiver je trouve qu’elle tient les vaches en bonne forme et facilite le retour en chaleur. D’ailleurs sur les génisses je n’ai jamais eu recours au groupage de chaleurs par hormones. Une bonne cure d’avoine début avril permettait de voir une bande de 12 à 15 taures « demander les boeufs » (comme on dit) et être saillies en une dizaine de jours. J’en ai fait plusieurs fois l’expérience.
Les vêlages ne sont pas encore terminés. Je n’ai que les 2/3 des veaux qui sont nés. D’après le vétérinaire que je n’ai d’ailleurs guère vu cet hiver, ce retard dans les naissances est assez général dans la région. Il attribue cela à la vaccination FCO de ces dernières années. Le vaccin a peut-être troublé la fécondation et la gestation.
Même si mon travail est allégé dans l’ensemble, je me trouve encore bien occupé
A bientôt