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Pas assez responsables, les cadres de la santé ?

Publié le 29 mars 2010 par Suzanneb

Rester en vie ! 

La science du médecin est de découvrir chez un patient, un mal dont tous les deux puissent vivre.

— [Albert Willemetz]

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29

2010

Par Suzanne Bissonnette

Si les dépenses de la santé explosent au Québec, c’est parce que les cadres du réseau ne sont pas assez responsables, dit le Conseil pour la protection des malades.

L’organisme a réagi mercredi à l’ampleur de l’organigramme du système public de santé révélé hier par TVA, d’autant que depuis les cinq dernières années, 2000 gestionnaires de plus ont été embauchés dans le réseau, une augmentation de 19 %.

Selon le directeur général du Conseil Me Paul Brunet, plus on diminue le niveau de responsabilité des gestionnaires, et plus il en faut pour effectuer le même travail. « Si personne n’a à répondre légalement, il faut plus de monde pour que la machine fonctionne », précise-t-il.

Il cite en exemple le cas du plan d’hygiène des hôpitaux, qui doivent être approuvés par le ministre lui-même. « On vous dit quoi faire et comment le faire. Allez-vous vous sentir responsable ? »

Canoë – Argent - Pas assez responsables, les cadres de la santé – 17 mars 2010

L’orginigramme  : l’inflammation du surplus

Selon l’étude sur 800 participants, environ 35 % de ces cadres se disent insatisfaits par un «faible pourcentage de contribution

Des gens qui ne participent pas aux décisions ? Avec une moyenne de salaires de 78,167 $ Une moyenne… !!!  C’est le salaire d’un député à l’Assemblée nationale.

À ce salaire-là, on s’attendrait à ce qu’ils soient noyés de travail pour le «rendement». Et les salaires les plus élevés de tous ? Participent-ils aux décisions ? Ils se plaignent que non… Que font-ils alors ? Ils figurent ?

Charge et décharge

Qu’on prenne le temps d’aller sur le terrain voir ceux qui ne figurent pas sur l’orginigramme.  Voir ce qu’ils font, les décisions qu’ils doivent prendre, les responsabilités qui leur incombent et le salaire qui vient avec. On risque d’être drôlement surpris.

Ce ne sont pas les mieux payés qui en font le plus, ni ceux qui supportent les responsabilités (=risques). Leur salaire est souvent inversement proportionnel à leur charge de travail et à leur sens des responsabilités. Y’a qu’à voir comment certains ministres ont tôt fait de se «décharger» des leurs [responsabilités] sur le dos du «fonctionnaire qui n’a pas bien fait sa job». L’art d’esquiver un scandale !

Maintenant qu’on commence à admettre (dans l’opinion publique s’entend) qu’il y  a trop de chefs et pas assez d’indiens, on comprend mieux qu’ils se plaignent de leur faible contribution, en tout cas, ça paraît mieux que se laisser traiter de «bonrien» sans réagir. Mais de là à voir des démissions, des mises à pieds… il y a tout un monde. Ils fabriquent des images, pas des solutions.

Ça me fait penser, lorsque je travaillais au gouvernement du Québec, à une certaine époque (plus ça change plus c’est pareil) après divers épisodes de délire alcoolique «sur la job» et autres incapacités flagrantes (et trop longues à détailler), un gérant de bureau (aujourd’hui appelé: gestionnaire ou line) a été réaffecté à des tâches plutôt cléricales. On lui faisait inscrire sur des petites fiches, les coordonnées des nouveaux clients (nom, adresse…). Du travail pour un auxiliaire de bureau. Le plus bas niveau de la hiérarchie des fonctionnaires, et le plus bas salaire… of course. Mais on n’a jamais amputé son salaire de gestionnaire.

Et le type se plaignait de se sentir sous-utilisé. Bin oui, tu m’étonnes ! Devant les fonctionnaires que tu «bossais» hier encore… t’as intérêt.

Malgré tout ce qu’on pouvait lui reprocher, on ne le congédiait pas. Pour l’empêcher de trop nuire, on l’intégrait simplement à des fonctions moins… stressantes disons.

Qui a intérêt à se plaindre de ne pas participer avec un tel salaire ?

Revenons à nos cadres de la santé, ils sont bien 35% qui malgré leur gros salaire, se «plaignent» de ne pas participer suffisamment aux décisions et d’être sous-utilisés.

Si d’aventure un cadre est en désaccord concernant certaines politiques de gestion qu’il juge inopportunes ou nuisibles au bien-être de la collectivité et au rendement du système de santé… quel sort lui réservera-t-on ? On l’écartera dans l’action tout en sauvegardant son poste ? (sois beau et tais-toi) Mais la plupart du temps ceux qui sont montés jusque là savent très bien ce qu’on attend d’eux. On ne les entendra pas se plaindre. Ils «encaissent» sans rien dire.

Ça expliquerait la continuelle progression du nombre de cadres. À chaque changement de gouvernement il faut créer des entités, des postes et du même coup, des dettes pour les générations futures.

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Les anguilles et les serpents

Il y a anguille sous roche quand on porte attention à la tiédeur de Me Brunet du Conseil de la protection des malades. Y-a-t-il trop de serpents qui font « glisser » les amateurs d’échelles dans le grand jeu des prises de décisions ?

Dans la grande tourmente du présent gouvernement du Québec, c’est à se questionner si dans l’art de la politique, on n’essaye pas de peindre tous les cadres avec du rouge recyclé ?

C’est une question que chaque citoyen se pose quand il jette un œil à l’orginigramme obèse d’un système qui a les artères bouchées : le tiers du sang du malade ne passe pas.

Quand l’organigramme est malade, que les employés même en souffrent, si c’est là (dans cette représentation surchargée et labyrinthique) le cerveau (sic) de notre système de santé, nous avons affaire à une masse grise cancéreuse.

Ce cerveau cancéreux, il faudrait l’opérer, le ponctionner… malheureusement dans ce type d’intervention, ce sont probablement les plus honnêtes qui passeront d’abord au siphon.

Quel parti politique a la chasteté de choisir l’honnêteté avant la servitude de la ligne de parti ?

Un monstre est né

Le grand problème c’est qu’avant la santé, il y a la politique. Et la politique, c’est un monstre informe qui engendre des robots (cadres) nés «in vitro», auxquels on a greffé un nombril, à la place du coeur.

Nous avons pourtant le pouvoir de «déclencher les contractions» pour la naissance d’un nouveau bébé (l’administration), un bébé qui aurait les organes essentiels à la survie d’une espèce menacée par ses pathologies propres (sic).

Sources et références pour cet article

  1. Canoë – Argent - Pas assez responsables, les cadres de la santé – 17 mars 2010
    argent.canoe.ca/lca/affaires/quebec/archives/2010/...
  2. Organigramme du MSSS
    publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentati...
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