Que ce soit les oeuvres de La Tinaia (Zurich) ou de Intim’errance (exposition itinérante provenant des ateliers de la Chartreuse de Dijon), elles sont le résultat d’une vraie sincérité, d’une vraie spontanéité, d’une vraie personnalité profonde…Et c’est ça, je crois, qui touche. L’artiste ne sait pas qu’il est artiste. Ne cherche pas à plaire, ni à vendre, ni même peut-être à être regardé. Et, du coup, on est devant des peintures et des sculptures « pleines »… Je veux dire « pas plates »…Je veux dire « avec quelque chose qui se passe réellement », là, dedans, derrière, devant…Elles jaillissent du cadre et nous bousculent. Remplies des démons et des fantasmes, des envies et des refus…
Je n’ai retenu que quelques prénoms de ces artistes (patients? malades?), Jacky, Yvette, Dominique, Claudio, Massimo…Chacun dans un style différent (éclaboussé de couleurs , ou minutieusement tracé, ou esquissé tendrement au lavis… )
Il me semble qu’un artiste (oui, un vrai) possède toujours cette force qui surgit de lui, (de loin parfois), ce discours intime, cette espèce de voyance ou d’intelligence sur lui-même ou sur les autres. La seule différence avec celui de l’Art Singulier, c’est que, en principe, il a digéré des années d’enseignement et de pratique de techniques artistiques dont il se sert (plus ou moins inconsciemment) pour exprimer tout ça. Les deux réunis: connaissance du métier (mais assimilé)+expression personnelle…et voilà!
Bon, je vire intello! Et vous n ‘êtes peut-être pas d’accord avec tout ça…