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Par Schneider Electric En France, c’est le bâtiment qui consomme le plus d’énergie, davantage que les transports ou que l’industrie. Avec une consommation inférieure à 15 kWh/m2/an et une production annuelle de CO2 réduite de 5 tonnes, la maison “passive“ est une alternative pleine d’avenir. Visite guidée à Carros, tout près de Nice. © Schneider Electric La villa Vision, bâtie à Carros dans les Alpes-Maritimes, n’a en effet rien à voir avec une maison traditionnelle. Véritable habitat « écolo », elle consomme moins de 15 kWh/m2/an, soit 30 fois moins que la moyenne française et 3 fois moins qu’une construction BBC (basse consommation). La villa Vision est l’une des huit maisons aujourd’hui officiellement certifiées “passives“ en France, un standard ouvert de bâtiment très basse consommation, défini en Allemagne par le PassivHaus Institut de Darmstadt (1).
Dépourvue de tout système de chauffage et de climatisation, elle procure toutefois un confort idéal à ses occupants avec une température constante de 21 à 23 °C, quelle que soit la saison. Elle puise ses ressources dans son isolation thermique, son étanchéité à l’air et les apports solaires passifs. Pour atteindre cette performance, l’ensemble des techniques courantes de construction ont été revues et enrichies d’un système domotique afin d’optimiser la consommation d’énergie.
Isolation, étanchéité, traitement de l’air : les principes de base
« L’isolation de la maison par l’extérieur est un élément clé de sa performance énergétique», explique Victoric Bailleul, responsable communication de la société Vision Eco-habitats, conceptrice de la villa passive de Carros. « Chaque matériau est étudié selon ses coefficients et sa conductivité thermiques et tous les ponts thermiques, sources de déperditions d’énergie, sont neutralisés. »
Le traitement de l’air intérieur est, lui, assuré par une VMC double flux très performante.
« Tempéré, recyclé et purifié en permanence, l’air intérieur est d’une qualité supérieure à celui d’un habitat traditionnel, reprend Victoric Bailleul. C’est comme si on laissait les fenêtres ouvertes 4 heures par jour, mais sans aucune déperdition thermique. »
Quant à la température ambiante, elle est régulée par géothermie. L’air extérieur circule dans un tuyau enterré à 1,50 m dans le sol, selon le système du puits canadien. Il chauffe ou se refroidit par géothermie passive et sort du puits à une température de 15 °C environ. Cet air arrive dans la VMC double flux et croise un récupérateur de chaleur, un entrelacement de tuyaux dans lequel l’air vicié transmet ses calories à l’air entrant. On gagne là encore quelques degrés. Enfin, l’éclairage par halogènes basse consommation, l’ensoleillement, et la vie à l’intérieur de la maison contribuent à réchauffer encore un peu l’atmosphère pour finalement atteindre une température ambiante constante et agréable.
© Schneider ElectricDomotique KNX : l’intelligence en plus
A la pertinence des techniques de construction vient s’ajouter l’intelligence d’un système
domotique KNX. Celui-ci régule la consommation énergétique en pilotant l’éclairage, les volets roulants, mais aussi l’arrosage automatique du jardin, en fonction de divers paramètres.
Par exemple, la lumière s’allume sur détection de mouvement et selon des scénarios prédéfinis (extinction générale au départ de la maison, allumage de l’entrée au retour). Les occupants évitent ainsi tout gaspillage d’énergie.
Les volets roulants sont, eux, abaissés ou relevés en fonction de la température et de la luminosité extérieures, mesurées par une station météo installée sur le toit ; un dispositif de “sun tracking“ permet de définir l’orientation des lamelles pour optimiser les apports d’énergie gratuits. « Les habitants n’ont rien à faire, tous les paramètres sont gérés automatiquement pour maintenir la performance énergétique de la maison. Ils n’interviennent que sur les scénarios d’éclairage et de pilotage des volets roulants, en fonction de leurs habitudes et de leurs activités », déclare Nicolas Colombi, l’intégrateur de la société Cust’Home Paca qui a mis en œuvre cette solution.
Enfin, le système KNX est associé à un superviseur qui, via un coffret de communication Alvidis Schneider Electric, permet de remonter toutes les informations relatives à l’énergie et de les visualiser sur un écran : courbe de température extérieure / intérieure, hygrométrie extérieure / intérieure, consommation instantanée, équivalent production en CO2, production d’eau chaude, production photovoltaïque. L’occupant peut ainsi mesurer les économies réalisées en comparaison avec une maison traditionnelle.
« La construction d’une maison passive représente un surcoût de 5 % à 10 %, surcoût amorti en seulement 5 ans par les seules économies d’énergie. C’est bien la preuve qu’il est aujourd’hui possible de construire autrement, de façon plus écologique et finalement plus économique, en harmonie avec notre environnement. », conclut Victoric Bailleul.