comme à l’ami on tend la main
le pardon que l’on donne
est une parole si légère
si fugitive dans l’avancée des rues
que je m’étonne de ma voix
distraite alors que c’est la même à la vie
ou à ce chant montant ici
dans le secret souci de l’œuvre
ainsi s’échangent des voix
pour presque rien un peu moins qu’un texte
ce croisement de fils usés
où l’autre pourtant est visé vers la venue
d’une réponse au son du pas
ma chance est au silence je le sais bien
et le chant qui nous lie
est lui aussi étonnant acte de foi
toujours à la fin le pas
cette preuve que je suis et serai
et même s’il est passé
il fut aussi n’en déplaise aux amoureux
qui se croient seuls
car ce qui fait la beauté des avenues
c’est ce mystère
où je me trouve quand je me perds avec toi